Le secteur des transports a besoin de stabilité et le ministre de tutelle appelle à un pacte pour assurer cette stabilité. Le ministre des Transports, Boudjema Talai a appelé hier les fédérations du secteur à signer un pacte de cinq ans pour offrir aux entreprises le temps nécessaire d'achever leurs projets «dans la tranquillité». Selon le ministre, il faut que les fédérations des travailleurs avec lesquelles il a déjà eu des rencontres se rendent compte que le développement des entreprises aura un effet positif sur l'évolution des salaires. En plus de ces souhaits, le ministre a eu le temps de visiter de nombreuses institutions sous tutelle installées à Rouiba parmi lesquelles Anesrif. Le ministre a ajouté que la Sntf gère 4000 km et devra gérer plus de 12.000 km à l'avenir, il faut être compétitif en termes de prix pour inciter les voyageurs à prendre le train car «plus on transporte, moins on a besoin de l'assistance du Trésor». L'exploitation du train coûte beaucoup d'argent qu'il faut rentabiliser en généralisant l'abonnement pour étudiants et travailleurs et il faut encourager les autres voyageurs ponctuels à prendre le train. L'action répressive est nécessaire, selon le ministre, et il faut protéger le bien public en luttant contre la fraude et les cadres ont l'autonomie nécessaire puisqu'il y a dépénalisation de l'acte de gestion et l'amélioration du climat des affaires pour servir la croissance dans le pays. Selon l'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), le linéaire en voies ferrées disponible en 1999 était de 1700 km et en 2008, il s'est hissé au niveau de 4000 km après l'achèvement de certains projets, dont la pénétrante de l'Ouest qui va du Sud de Sidi Bel Abbès vers Béchar, aux confins du désert. Dès l'achèvement de tout le programme ferroviaire national, avec notamment le maillage de tout le Nord, le linéaire total atteindra les 12.500 km, ce qui constitue le sextuple du linéaire de 2008. Le développement du réseau ferroviaire est basé sur huit axes. Il s'agit de la rocade nord et ses dessertes qui vont des frontières est vers les frontières ouest avec des travaux de modernisation et de dédoublement sur 868 km. La rocade des Hauts-Plateaux est quant à elle, longue de 1160 km et s'étend sur un tronçon de 412 km qui ont déjà été terminés et les chantiers concernant 748 km de cette rocade ont été lancés. Il y a aussi la ligne minière qui va d'Annaba vers les mines de Djebel Onk sur 588 km ainsi que la ligne Tabia-Béchar, longue de 580 km et est déjà opérationnelle. La pénétrante El Gourzi (au Nord)-Touggourt (au Sud), de 457 km, permettra de désenclaver les villes des Oasis et desservira le pôle pétrolier et la ville nouvelle de Hassi Messaoud. La pénétrante centre reliera la wilaya de Blida à Ksar El Boukhari sur 100 km et un autre tronçon s'étendra de cette ville vers Djelfa sur 290 km. A ceci s'ajoute la pénétrante Laghouat-El Oued sur 425 km tandis que la boucle sud-ouest de 1500 km reliera les villes du sud ouest en allant de Ghardaïa jusqu'à la ville de Béchar. Anesrif gère actuellement 44 projets de plus de 100 km. Azzedine Fridi, DG d'Anesrif, a précisé que son institution a pris contact avec l'université de Bab Ezzouar et d'autres écoles pour recruter des majors de promotion comme «on a un projet d'académie d'excellence en partenariat avec les Italiens pour la formation d'ingénieurs de transport et des spécialistes en expertises dans divers domaines». «A long terme, on doit conquérir le transport de fret avec l'acheminement de 58 tonnes et le transport de 420 millions de voyageurs», a indiqué M.Fridi. Quant à Infrarail, elle a des activités de mise en place des infrastructures comme celle reliant Beni Mansour à Béjaïa et l'aménagement de la région algéroise. La liaison Annaba-Ramdane-Djamal et le renouvellement de ballast dans la région d'Oran ainsi que la réalisation de la voie Birtouta-Zéralda sont aussi parmi ses projets. Ces projets sont soutenus par d'autres réalisations comme la rénovation des unités de fabrication de traverses à Beni Saf et d'éléments préfabriqués à Rouiba. Ces projets sont conçus grâce à un crédit de 9,2 milliards DA et 3 milliards DA en autofinancement.