Décès de l'ancien international algérien de football Djamel Menad: le ministre des Sports présente ses condoléances    Décès de Djamel Menad: Goudjil présente ses condoléances    Journée internationale des forêts: Djilali lance une campagne de reboisement à Sidi Abdallah    Journée internationale des forêts: campagnes de boisement d'envergure dans le Sud du pays    Lutte antiacridienne: la situation est "maitrisée"    Journée mondiale de l'eau à l'Ouest: plusieurs activités pour sensibiliser à l'importance de la préservation des ressources en eau    L'attitude de Retailleau envers l'Algérie "embarrasse" le gouvernement et "agace" le président français    Un système de communication par vidéoconférence entre les détenus et leurs familles    Création de 50 micro-entreprises pour contribuer au développement de l'économie nationale    La nécessité d'un front médiatique national    Arrêtez donc ce fou de Macron avant qu'il ne commette l'irréparable !    Plus d'un million de personnes ont fui les violences vers le Liban    Israël cible le personnel de l'Onu    La 21e journée aura lieu le 4 et 5 avril    Ali Bouziane nouveau sélectionneur national    Les dates et les horaires des quarts de finale connus    Réunion pour examiner des dossiers de soutien    IATF-2025: l'Algérie ambitionne de faire la 4e édition une totale réussite    Conversion de la dette tunisienne en investissements français    Guelma accueille la 9e édition    Grand élan de solidarité en faveur des démunis pendant le Ramadhan    De la viande hachée saisie à Hassi Mamèche    Rencontre autour des enseignements du «Jour de la victoire»    Projection du documentaire «Les prisonniers algériens de Sainte-Marguerite»    Coup d'envoi des travaux de réhabilitation des quartiers de la vieille ville    Belmehdi reçoit une délégation de savants ayant encadré le 17 e colloque des Dourous Mohammadia de la zaouïa Belkaïdia Hebria    Oran: clôture de la 17ème édition des Dourouss Mohammadia de la zaouïa Belkaïdia Hebria    Affaire RS Berkane-USM Alger : la CAF interdit les maillots à caractère politique et applique la décision du TAS    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'alourdit à 49.747 martyrs et 113.213 blessés    Foot/Algérie : décès de l'ancien joueur de l'Equipe nationale Djamel Menad    Deux terroristes de nationalité étrangère abattus à In Guezzam    Les Algériens ne renonceront jamais à soutenir la cause palestinienne    Rebiga reçu à Windhoek par la présidente de la Namibie Mme Netumbo Nandi-Ndaitwah    Foot / Qualifs-Mondial 2026: importante victoire de l'Algérie au Botswana (3-1)    3,5 tonnes de kif saisies par L'ANP    Les condoléances de Tebboune pour la mort en martyr du pilote Bekouche Nasser        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



"L'officialisation de tamazight est un pas de géant"
DES SPECIALISTES SE PRONONCENT
Publié dans L'Expression le 27 - 02 - 2016

«Le vrai combat concernant tamazight ne fait que commencer»
La problématique qui a été posée par l'Association des enseignants de tamazight est: maintenant que tamazight est constitutionnalisé langue officielle, quel sera l'avenir de cette langue en Algérie?
La rencontre autour de l'officialisation de tamazight a regroupé, jeudi dernier à Tizi Ouzou, de nombreux spécialistes de la question amazighe ainsi que des militants connus, à l'instar de: Allawa Rabhi, Mohand Akli Salhi, Hend Sadi, Arab Aknine, Saïd Chemakh, Abdennour Abdesselam...
Dommage que la rencontre ait été écourtée car on aurait aimé entendre les points de vue de Hend Said (auteur du livre en tamazight, «Tusnakt s wurar»), de Abdennour Abdesselam ou de Arab Aknine, l'un des animateurs principaux de l'année de la grève du cartable du MCB (Mouvement culturel berbère) en 1994-1995. Mais malgré cette faille, il y a lieu de souligner que les interventions des cinq conférenciers présents à la tribune étaient fructueuses et enrichissantes.
La problématique qui a été posée pour cette occasion par l'Association des enseignants de tamazight, initiatrice de l'événement est: maintenant que tamazight est constitutionnalisé langue officielle, quel sera l'avenir de cette langue en Algérie?Il y a d'abord lieu de relever que l'unanimité a été presque acquise concernant le fait que tamazight étant langue officielle, il s'agit d'un véritable pas de géant franchi. Secundo, il y a lieu de relever qu'une partie des intervenants n'ont pas manqué d'exprimer certaines réticences, qui peuvent s'avérer légitimes, notamment en citant l'expérience marocaine où, selon l'universitaire Saïd Chemakh, tamazight est langue officielle depuis cinq ans, sans que rien de concret ne soit palpable sur le terrain.
C'est pourquoi, aux yeux de Saïd Chemakh, le vrai combat concernant tamazight ne fait que commencer. Le plus optimiste d'entre tous les intervenants de cette rencontre est incontestablement l'écrivain et universitaire Mohand Akli Salhi. Ce dernier, qui est titulaire d'un doctorat d'Etat en langue et culture amazighes à l'instar de Saïd Chemakh, a déploré le fait «qu'à chaque fois que tamazight enregistre une avancée considérable, nous nous retrouvons en train de diminuer ses acquis au lieu de les valoriser». Pour Mohand Akli Salhi, le devoir de tout un chacun doit être plutôt de se poser la question sur ce que nous devons faire nous-mêmes pour notre langue au lieu de trop compter sur l'Etat. Le même orateur a indiqué que maintenant que le statut de langue officielle est acquis pour tamazight, l'Etat va logiquement mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour le développement de la langue.
«C'est à nous de nous investir dans le travail et à l'Etat d'y mettre les moyens financiers», a indiqué Salhi. «Je suis enseignant de tamazight à l'université de Tizi Ouzou, qu'est-ce que je peux faire? Chacun, dans son domaine doit se poser la même question», a souligné Mohand Akli Salhi qui a précisé que des siècles de retard ne peuvent pas être rattrapés en si peu de temps.
Le conférencier a rappelé que dans tout ce qui a été arraché par la revendication amazighe ces dernières années et de ce qui a été fait, il y a énormément d'aspects positifs.
De son côté, Allawa Rabhi, docteur d'Etat en langue et culture amazighes et enseignant au département de langue et culture amazighes de Béjaïa, a entre autres, mis l'accent sur les trois différentes étapes ayant marqué la réhabilitation de la langue amazighe en Algérie depuis l'indépendance. Pour lui, la première étape est le passage du «statut» de dialecte à celui de langue amazighe durant les années 1980, après le printemps berbère. La deuxième étape a été la reconnaissance de tamazight comme langue nationale en 2002. Puis la troisième et dernière étape est son officialisation récente. Quant à l'universitaire Ramdane Achour, enseignant à Tizi Ouzou, il a estimé que pour faire une lecture de l'officialisation récente de tamazight, il faut aborder la question sous trois aspects. C'est ainsi que du point de vue symbolique, on ne peut pas nier que cette officialisation est un pas de géant, a estimé celui-ci.
«Personnellement, je ne m'attendais pas du tout à ce que tamazight soit officialisée dans la dernière Constitution», a déclaré Ramdane Achour. Ce dernier a abordé d'autres questions, comme la création et le rôle de la future Académie de langue amazighe et la question des variantes berbères.
Enfin, Mhenna Boudinar, président de l'Association des enseignants de tamazight de la wilaya de Tizi Ouzou a conclu la rencontre en rappelant que les enseignants de langue amazighe se sont réunis en colloque en 2006 et la question des caractères de transcription a été définitivement tranchée en faveur du latin.
Mhenna Boudinar a terminé en soulignant que «maintenant que tamazight est officielle dans la Constitution, il faut que cette officialisation se traduise dans le coeur de chacun de nous».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.