Le ministre n'a pas hésité à faire usage d'un langage ferme à la limite de la menace, en ordonnant aux responsables de l'université d'ouvrir les portes du dialogue. Tahar Hadjar, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a donné, hier, des directives fermes aux responsables des universités algériennes en général et de celle de Tizi Ouzou en particulier afin de privilégier les voies du dialogue. Seule cette option permettra la résolution de tous les conflits qui peuvent surgir entre les étudiants et leurs représentants et les enseignants, a indiqué le ministre. Ce dernier a fait le déplacement hier à Tizi Ouzou en véritable pompier pour tenter d'éteindre le brasier qui prend de plus en plus de l'ampleur. Le ministre de l'Enseignement supérieur, qui a visité hier plusieurs campus de l'université Mouloud-Mammeri, n'a pas hésité à faire usage d'un langage ferme à la limite de la menace, en ordonnant aux responsables de l'université d'ouvrir les portes du dialogue avec les syndicats des enseignants et le comité des étudiants. «Les responsables qui ne donneront pas la priorité aux pistes du dialogue seront tout simplement sanctionnés», a ajouté Tahar Hadjar, en rappelant que de telles mesures ont été déjà prises là où il a été constaté que les responsables des universités faisaient la sourde oreille sciemment devant les sollicitations des syndicats et des comités des étudiants. «Les portes du dialogue doivent être toujours ouvertes», a martelé Tahar Hadjar. Selon le même responsable, quand les problèmes exposés et soulevés sont objectifs, des solutions peuvent toujours être trouvées dans la sérénité pour peu que le courant du dialogue passe entre toutes les parties. Tahar Hadjar a rappelé que des situations dominées par la tension et qui s'éternisent sont toujours le fruit de l'absence de dialogue. Ceci n'empêche pas que, selon le même responsable, des méthodes comme la fermeture des universités en guise d'actions de protestation restent également des méthodes de contestation à bannir car la force n'a jamais rien réglé dans les conflits. «Pour prendre en charge les problèmes des étudiants et ceux des enseignants, il faut un cadre bien déterminé et il faut que les choses restent dans le cadre de l'université», a ajouté le responsable du secteur qui veut sans doute insinuer qu'organiser des actions de protestation à des fins autres que celles qui consistent à améliorer les conditions au sein de l'université ne sont pas les bienvenues. Il y a lieu de rappeler que la visite hier du ministre de l'Enseignement supérieur à Tizi Ouzou intervient au moment où l'université Mouloud-Mammeri est secouée par plusieurs grèves observées séparément par les étudiants de plusieurs départements comme celui de l'économie et de gestion et d'autres encore. De même que cette visite a eu lieu au moment où le Cnes, syndicat majoritaire à l'université de Tizi Ouzou vient de sortir de son mutisme. Ses responsables ont animé une conférence de presse, la semaine dernière, pour déplorer pour la énième fois l'absence de prise en charge de leurs revendications et la situation qu'ils jugent lamentable dans laquelle se débat ladite université. Par ailleurs, Tahar Hadjar a consacré sa visite également à l'inspection des projets en cours à Tizi Ouzou. Il s'est rendu au pôle universitaire de Tamda où il a inspecté deux projets: celui de 17.000 places pédagogiques et celui de 18.000 lits. Ces deux projets doivent être réceptionnés lors de la rentrée de septembre prochain, a ordonné le ministre de l'Enseignement supérieur. A la résidence universitaire de Oued Aïssi, le même responsable a inspecté le projet d'une nouvelle cité de 2500 lits. Les mêmes orientations ont été données par Tahar Hadjar concernant ce projet. Avec la réception de toutes les réalisations en cours à l'université de Tizi Ouzou, la capacité d'accueil de cette dernière passera désormais à 145.000 places pédagogiques et d'hébergement.