Mais ce club devra savoir que le spectre de la relégation n'est pas éloigné. Le Chabab de Belouizdad aura signé l'un des hauts faits des 32es de finale de la Coupe d'Algérie. Eliminer le club le plus titré du pays n'est pas à la portée du premier venu et l'exploit du CRB restera l'une des sensations de cette Coupe d'Algérie, version 2005. Le paradoxe est que l'on fasse de cette qualification une surprise alors qu'il n'y a pas si longtemps, elle serait entrée dans la banalité du fait que si la JSK est un club huppé, le CRB n'est pas en reste, en raison d'un passé lui aussi, glorieux. Seulement, si l'équipe de la Kabylie a pu rester dans une trajectoire à peu près rectiligne, le Chabab a été soumis au parcours sinusoïdal qui sied à toute formation, en proie à l'instabilité. Nul ne contestera le fait que cette équipe, championne d'Algérie en 1999-2000 et 2000-2001 a connu depuis, une chute vertigineuse dans la hiérarchie de notre football, en dépit de l'apport d'un effectif de joueurs de qualité. Du moins, sur ce qu'ils avaient coûté au club. Car sur le terrain, ils furent à cent lieues de prouver ce qu'ils valaient, à la grande peine des supporters du Chabab qui pensaient avoir retrouvé l'équipe qui avait dominé, dans les années 60 et au début des années 70, le football algérien. Cette saison, la phase aller a confirmé cette régression et la nécessité de rectifier le tir était apparue. D'abord sous la houlette de Mourad Abdelouahab comme entraîneur, sans celle de Nourredine Neggazi qui l'a remplacé. La correction était que ceux qu'on prenait pour les meilleurs devaient céder leur place à d'autres, quitte à ce que, ceux-ci soient jeunes et inexpérimentés. Petit à petit, Neggazi a intégré de nouveaux éléments dans le onze type, sachant qu'il prenait un risque, mais le jeu en valait la chandelle, car la situation du CRB empirait. Le résultat a été que le miracle n'a pas eu lieu mais au moins, ce club a redressé la tête en ce sens que la zone dangereuse est, pour le moment, éloignée. Il est vrai que ce CRB, remercié avec des joueurs inconnus n'a pas été ridicule, notamment face aux équipes les plus huppées. En dehors d'une défaite assez lourde, face au NAHD, le Chabab s'est bien comporté face aux gros bras de la compétition. Victoire contre l'USMA, match nul contre le MCA et chez le MCO, défaite (1-0) face à la JSK. Ceux qui prédisaient une correction pour les jeunots de Neggazi ont dû en prendre pour leur grade. Le problème est que le Chabab, à l'issue de la phase aller, est en 10e position avec 18 points récoltés en 15 matches (5 victoires, 3 matches nuls et 7 défaites). Dans le rapport des buts, il fait état de la 7e défense de la division 1 (14 buts encaissés). Par contre, c'est en attaque qu'il pêche. En effet, en ce domaine, le CRB fait preuve d'une affligeante stérilité. A peine 10 buts inscrits, en 15 matches. Le CRB fait à peine mieux que l'USC (8 buts) et le WAT (9 buts), les deux derniers de la classe. Cette faiblesse de sa ligne offensive se vérifie surtout, lorsque le CRB joue en déplacement où il n'a inscrit que 3 buts en 8 rencontres durant lesquelles il a encaissé 7 buts. C'est le même nombre de buts qu'il a pris dans sa cage lorsqu'il a joué chez lui, répondant par 7 buts sur le plan offensif. Mais, parler de domicile pour le CRB paraît délicat car ce club n'a presque pas évolué au stade du 20-Août, ce dernier étant fermé pour travaux. Il lui reste maintenant à aborder le retour avec l'esprit combatif qu'il a affiché face à la JSK. Le CRB a terminé la phase aller en alignant, une série de 4 matches sans victoire. Le spectre de la relégation n'est pas éloigné. Plus que jamais, son objectif consistera à le maintenir toujours à distance.