Le tribunal correctionnel d'Annaba a retenu hier des peines allant de 3 à 10 ans à l'encontre des huit mis en cause dans le détournement de 27 milliards de centimes de la trésorerie intercommunale d'Annaba et Seraïdi, avons-nous constaté sur place. C'est en fait le dénouement d'une panoplie de chefs d'accusations équitablement «partagés» entre les mis en cause dans cette affaire qui, à travers l'enquête complémentaire, vient de livrer tous ses secrets. Ainsi et sur la base de la responsabilité de chacun des coaccusés, le tribunal correctionnel d'Annaba a retenu 10 ans de réclusion criminelle à l'encontre de (D.J), caissier principal de la trésorerie intercommunale d'Annaba et de Seraïdi, accusé de faux et usage de faux de documents officiels, détournement de fonds publics, dilapidation de deniers publics et mauvais usage de la fonction. Le chef de service chèques postaux à Alger vient d'écoper de sept ans de prison ferme, avec un mandat d'arrêt émanant de la même instance juridique. La même peine a été retenue contre deux personnes percevant les fonds détournés dans leurs comptes CCP à Alger. Les deux inspecteurs centraux au ministère des Finances et l'ex-directeur régional de la trésorerie publique d'Annaba, accusés de complicité et non-dénonciation ont été condamnés à trois ans de prison, pendant que quatre autres présumés impliqués dans ce scandale ont été innocentés. Signalons que, le représentant du ministère public avait requis lors de son réquisitoire des peines entre 2 et 10 ans de prison ferme. Confronté à ses griffes, le premier mis en cause a réfuté les charges retenues contre lui, accusant le chef de service chèques postaux à Alger qui aurait, selon les propos du caissier principal de la trésorerie intercommunale d'Annaba/Seraïdi, accompli toutes les opérations de transfert de fonds à son insu. Ce qui n'a pas pour autant convaincu le tribunal, encore moins le représentant du ministère public qui, après une délibération de 15 jours, ont fini par retenir les peines citées ci-dessus. Rappelons que cette affaire a défrayé la chronique, si l'on considère l'implication de deux cadres du ministère de tutelle. Des agissements qui ont occasionné une saignée au Trésor public de 27 milliards de centimes. Rappelons que ce scandale de gros calibre, mis à nu en juin 2015, se rapporte au transfert pendant neuf longues années, des salaires d'ex-employés des communes d'Annaba et de Seraïdi, ne faisant plus partie de l'effectif de ces communes depuis 2006. Des agissements accomplis par D.J, caissier principal de la trésorerie intercommunale d'Annaba et quatre autres présumés coaccusés du détournement de 27 milliards de centimes. Des fonds qui, selon le chef d'accusation, avaient fait l'objet de transfert et détournement, opérés frauduleusement puis transférés vers des comptes CCP à Algérie Poste aux noms de proches parents du principal accusé dont, la plupart d'entre eux résidant à Alger.