Le meilleur athlète algérien sera enterré aujourd'hui dans son village natal Le village d'Agouni Gueghrane à Tizi Ouzou va connaître aujourd'hui, une journée inoubliable avec l'enterrement d'un des plus grands athlètes du mouvement sportif algérien, à savoir, le grand athlète du handisport, Mohamed Allek, décédé hier. C'est avec une grande tristesse qu'on a appris hier le décès de Mohamed Allek à l'âge de 42 ans. Celui qui fut l'un des plus grands athlètes du handisport algérien, celui-là même grâce à qui ce sport a gagné en notoriété chez nous. Cinq fois Champion du monde et triple Champion olympique en athlétisme, il a donné au handisport algérien ses plus belles lettres de noblesse et c'est ainsi qu'il est entré dans l'histoire comme un des plus grands athlètes du mouvement sportif de ce pays. Avec une belle moisson de six médailles dont cinq en or, lors de ses cinq participations aux jeux Paralympiques, et 12 titres mondiaux, depuis 1994, Mohamed Allek est l'athlète le plus titré du handisport algérien, toutes compétitions confondues. Mohamed Allek qui a terminé sa carrière en qualité d'entraîneur, ce qui est bien logique pour un athlète qui a tout connu, a débuté cette riche carrière à l'IR Hussein-Dey, avant de porter les couleurs de l'ASPTT Alger puis celles du MC Alger. Il a tiré sa révérence en 2008, après un parcours des plus éloquents au Groupement Sportif Pétrolier (GSP). Après une domination à l'échelle nationale, régionale et continentale, le petit lutin algérien a réussi à ouvrir, à deux battants, les portes de la renommée mondiale, grâce à un tempérament pugnace et une rigueur à toute épreuve. Efflanqué comme un lévrier: 1,75 m pour une quarantaine de kilos, Allek s'est toujours surpassé durant ses préparations bien qu'avec des moyens modestes, il a pu réussir son ascension vers le Gotha mondial. Sa première consécration remonte à 1994 à Berlin (Allemagne), à l'occasion de son premier Championnat du monde. Une compétition qui lui a permis d'arracher ses premiers titres de haut niveau (deux médailles dont une en or). «Ces titres sont les deux plus chers dans mon palmarès, car ils m'ont ouvert l'appétit», dira alors Mohamed Allek. Qualifié de génie des courses de fond, Allek, issu du village d'Agouni Gueghrane (Tizi Ouzou) est né en 1974. Il n'a cessé depuis d'accumuler titres, records et distinctions. Ainsi et durant sa carrière, il a arraché une soixantaine de médailles, toutes compétitions confondues, dont plusieurs records du monde du 100 m, 200 m et 400 m (des records qui ont duré pendant une dizaine d'années). «J'étais très ambitieux durant toute ma carrière et je me donnais à fond aux entraînements. Je voulais être un exemple pour les coéquipiers de ma génération et les nouveaux internationaux qui ont pris le flambeau. Je pense que j'ai réussi quelque part, malgré le manque de moyens à l'époque», a tenu à dire, Mohamed Allek. Aux jeux Paralympiques, la première distinction d'Allek remonte à 1996 à Atlanta (USA), où il a remporté les titres du 100 m et 200 m, avant de confirmer sa progression quatre ans après à Sydney (trois médailles d'or). Il enchaîne avec une bronze en 2004. Sa 5e participation Paralympique à Pékin en 2008, a été la dernière d'Allek dans une riche carrière sportive. Lui-même le dit si bien en déclarant, entre autres: «C'est à Pékin que j'ai senti que j'ai perdu de ma verve et j'ai décidé de mettre un terme à mon chemin international. L'athlétisme dans le handisport, comme celui chez les valides, exige de l'athlète une lucidité et forme physique au summum, chose que j'ai perdue avec les blessures et le temps», a expliqué Mohamed Allek, surnommé la «locomotive» par ses pairs. Ces distinctions lui valurent donc la reconnaissance pour services rendus au mouvement sportif national et au handisport. Et qui mieux que le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika pour le faire. Ainsi, Mohamed Allek a été décoré de la médaille d'honneur (Al Athir) par le président de la République Abdelaziz Bouteflika, en 2008, au stade du 5-Juillet, en marge de la finale de la coupe d'Algérie de football entre le WA Tlemcen et le CR Beni Thour. «C'est mon meilleur souvenir. Au moment où je faisais le tour d'honneur du stade olympique, sous les ovations des milliers de supporters, je n'en croyais pas mes yeux. Après cela, le chef de l'Etat me remettait la médaille d'honneur, en reconnaissance à mes consécrations et surtout les trois médailles d'or des Paralympiques de Sydney. C'était une joie indescriptible», lancera Mohamed Allek. Par la suite, Mohamed Allek se consacrera à sa nouvelle mission de coach. Mais, il a été cloué au lit par une maladie contre laquelle il a mené un combat douloureux. Et il faut bien voir et assister à l'émotion qui a envahi le chapiteau de l'hôtel Hilton d'Alger en ce 16 janvier de l'année en cours au cours d'une cérémonie des Awards du Comité olympique algérien, organisée pour honorer les meilleurs sportifs algériens de 2015 sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, où l'ancien Champion du monde en handisports, Mohamed Allek, n'a pas été oublié. Un trophée spécial lui a été décerné pour l'occasion. C'est son père, en larmes, qui est venu recevoir le trophée que lui a décerné le COA devant une assistance la gorge nouée par l'émotion. Hier, fut donc un jour très triste pour le sport algérien en général et le handisport en particulier lors de l'annonce du décès de cet immense athlète qui a porté très haut les couleurs nationales. Aujourd'hui donc le village d'Agouni Gueghrane à Tizi Ouzou va certainement connaître une journée particulière avec l'enterrement de l'un des plus grands athlètes du mouvement sportif algérien, à savoir le grand athlète du handisport, Mohamed Allek. En ces douloureuses circonstances, la rédaction sportive de L'Expression présente à la famille du défunt ses sincères condoléances et l'assure de toute sa sympathie.