Avec une belle moisson de six médailles dont cinq en or, lors de ses cinq participations aux Jeux paralympiques, et douze titre mondiaux, depuis 1994, Mohamed Allek est l'athlète le plus titré du handisport algérien, toutes compétitions confondues. Mohamed Allek, aujourd'hui entraîneur, a débuté sa riche carrière à l'IR Hussein Dey, avant de porter les couleurs de l'ASPTT Alger puis celles du MC Alger. Il a tiré sa révérence il y a quatre ans, après un parcours des plus éloquents au Groupement Sportif Pétrolier (GSP). Après une domination à l'échelle nationale, régionale et continentale, le petit lutin algérien a réussi à ouvrir, à deux battants, les portes de la renommée mondiale, grâce à un tempérament pugnace et une rigueur à toute épreuve. Efflanqué comme un levier, 1,75 m pour une quarantaine de kilos, Allek prépare à coup d'entraînements assidus, son ascension vers le Gotha mondial. Il franchira le Rubicon international, avec aisance, en 1994 à Berlin (Allemagne), à l'occasion de son premier championnat du monde. Une compétition qui signera ses premiers pas au plus haut niveau (deux médailles dont une en or). «Ces titres sont deux plus chers dans mon palmarès, car ils m'ont ouvert l'appétit», dira Mohamed Allek à l'APS. Qualifié de génie des courses de fond, Allek, issus du village d'Agouni Gueghrane (Tizi Ouzou) et né en 1974. Il n'a cessé depuis d'accumuler titres, records et distinctions. Il a à son actif une soixantaine de médailles, toutes compétitions confondues, dont plusieurs records du monde du 100 m, 200 m et 400 m (des records qui ont duré pendant une dizaine d'années). Cette moisson de titre a fait pâlir d'envie bien d'athlètes. «J'étais très ambitieux durant toute ma carrière et je me donnais à fond aux entraînements. Je voulais être un exemple pour mes coéquipiers de ma génération, et les nouveaux internationaux qui ont pris le flambeau. Je pense que j'ai réussi quelque part, malgré, le manque de moyens à l'époque», a tenu à dire, Mohamed Allek. Aux Jeux Paralympiques, la première distinction d'Allek remonte à 1996 à Atlanta (USA), où il remporte les titres du 100 m et 200 m, avant de confirmer sa progression quatre ans après à Sydney (trois médailles d'or). Il enchaîne avec une bronze en 2004. Sa 5e participation paralympique à Pékin en 2008, a été la dernière d'Allek dans une riche carrière sportive. «C'est à Pékin que j'ai senti que j'ai perdu de ma verve et j'ai décidé de mettre terme à mon chemin international. L'athlétisme handisport, comme celui chez les valides, exige de l'athlète une lucidité et forme physique au summum, chose que j'ai perdue avec les blessures et le temps», a expliqué Mohamed Allek, surnommé la «locomotive» par ses pairs. Célèbre dans le milieu sportif algérien pour avoir hissé les couleurs nationales dans les grandes manifestations internationales, Allek a été décoré de la médaille d'honneur (Al Athir) par le Président de la République Abdelaziz Bouteflika, en 2008, au stade du 5-Juillet, en marge de la finale de Coupe d'Algérie de football entre le WA Tlemcen et le CR Beni Thour. «C'est mon meilleur souvenir. Au moment où je faisais le tour d'honneur du stade olympique, sous les ovations des milliers de supporteurs, je ne croyais pas mes yeux. Après cela, le Chef de l'Etat me remettait la médaille d'honneur, en reconnaissance à mes consécrations et surtout les trois médailles d'or des Paralympiques de Sydney. C'était une joie indescriptible», lança Mohamed. Mohamed Allek a, d'ailleurs, de quoi être fier, puisque sa performance de Sydney n'a pas été égalée à ce jour et restera gravée, à tout jamais, dans les annales du handisport algérien et africain.