Cette rencontre a réuni un nombre important de participants. Le ministre des Transports, M. Mohamed Maghlaoui, a tenu personnellement à être présent lors du séminaire organisé, hier, à l'hôtel El Djazaïr (ex-Saint-Georges) pour l'importance que revêt le rendez-vous. Sous le thème «Enquête sur les accidents d'avions», le séminaire, qui devrait s'étaler jusqu'à aujourd'hui, a réuni un nombre important de participants, notamment le P-DG d'Air Algérie, les responsables de gestion des aéroports algériens ainsi que les membres des services de sécurité et des responsables de la Protection civile. Pour le ministre des Transports, en ouvrant un espace de réflexion entre professionnels pour débattre d'un sujet aussi important, c'est une suite logique après la promesse qu'il avait faite non seulement de rendre public le rapport de la commission d'enquête sur le crash du Boeing à Tamanrasset en 2003, mais également de suivre scrupuleusement l'application des recommandations émises par la commission. «Ce premier séminaire sur les enquêtes-accidents, organisé autour de l'étude du cas de l'accident de Tamanrasset, sera, j'en suis sûr, l'occasion pour nous, non seulement de débattre des recommandations de la commission mais également de les enrichir et de proposer les modalités de leur mise en oeuvre à la lumière de l'expérience vécue», soulignera M.Maghlaoui. Lors de son allocution d'ouverture, il rappelera longuement les pas de géant effectués par l'aéronautique civile dans le domaine de la sécurité, grâce notamment, a-t-il insisté, «à une réglementation très stricte dont les principales références nous viennent de la réglementation internationale». D'après le ministre des Transports, il ne saurait y avoir de spécificités nationales concernant la sécurité aérienne. Cela, a-t-il martelé, y va de la sauvegarde de la vie humaine, mais aussi de la préservation d'investissements coûteux et énormes. A ce sujet, M.Mohamed Maghlaoui annoncera la mise en place prochaine d'un organisme spécialisé dans les enquêtes-accidents et incidents avec un rôle préventif. Cet organisme, qui viendra renforcer davantage la sécurité du système de transport en Algérie, sera créé, avons-nous appris, avec l'assistance du Bureau enquête aviation (BEA) français. Il faut rappeler que le BEA français est justement l'un des bureaux spécialisés qui a été choisi par les autorités algériennes pour enquêter sur le crash du Boeing 757 d'Air Algérie à Tamanrasset en mars 2003 et qui avait fait, pour rappel, 102 victimes dont les membres de l'équipage. Le même bureau a également enquêté sur l'accident du Concorde survenu en 2001 et qui avait fait pareillement des dizaines de morts. Selon le ministre, cet organisme répond non seulement à un besoin pressant et nécessaire mais servira également de catalyseur à toutes les actions tendant à renforcer davantage la sécurité. Par ailleurs, il faut souligner que les experts algériens et français, qui sont intervenus hier, étaient unanimes pour déclarer que l'enquête sur le crash du Boeing à Tamanrasset a été conduite dans le but de prévenir ce genre de catastrophes et non dans le sens d'accuser qui que ce soit. D'ailleurs, d'après le rapport de la commission, c'est la surchauffe du moteur gauche qui avait provoqué le crash. Les enquêteurs ont, pour rappel, écarté, après examens très poussés des débris de l'avion, toute relation avec la maintenance de l'appareil. Enfin, soulignons que la deuxième journée de ce premier séminaire sur les accidents d'avions sera consacrée à la présentation de plusieurs communications, notamment sur la sécurité aérienne, la conduite des enquêtes et sur le rôle des enquêteurs.