Alors que la tension est à son comble entre Rabat et l'Onu, la Commission des droits de l'homme du Congrès américain envisage d'organiser, le 23 mars 2016, une audition sur la situation au Sahara occidental. Les Américains mettent le doigt là où cela fait mal: la situation des droits de l'homme au Sahara occidental. Le Maroc qui a été épinglé à maintes reprises, particulièrement sur cette question par les associations internationales (Human Rights Watch, la Fondation Kennedy, Amnesty international...) va à nouveau être sur le gril. Alors que la tension est à son comble entre Rabat et l'Onu, la Commission des droits de l'homme du Congrès américain envisage d'organiser, le 23 mars 2016, une audition sur la situation au Sahara occidental. Une première dans l'histoire du Congrès US. Cette Commission coprésidée par le républicain Joseph Pitts, représentant l'Etat de Pennsylvanie et le démocrate James McGovern, de l'Etat de Massachussetts. 92 élus la composent. Elle a pour mission de faire respecter l'engagement des Etats-Unis à défendre et à promouvoir les normes internationales des droits de l'homme de manière non partisane, telles qu'elles sont inscrites dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, ainsi que dans d'autres instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme. L'objectif de ses deux coprésidents actuels est focalisé sur la nécessité d'élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme. L'initiative tombe à pic. Le Conseil de sécurité qui va examiner le rapport du secrétaire Général de l'ONU dans les prochains jours sur la situation au Sahara occidental doit voter une nouvelle résolution à la fin du mois d'avril pour prolonger le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental. Le Conseil de sécurité de l'ONU prendra-t-il en considération les recommandations de la Commission des droits de l'homme du Congrès américain? Ce n'est pas à écarter. Un cauchemar pour le souverain marocain. C'est en tout cas une éventualité qui doit amener le Maroc à regarder les choses en face. A lui rappeler son statut de colonisateur. Le pouvoir marocain mène campagne actuellement tambour battant pour discréditer l'Organisation des Nations unies et son patron avec pour seul but de prolonger le statu quo au Sahara occidental et de proposer son annexion comme unique alternative à la fin du conflit qui l'oppose au Front Polisario. Il redouble de férocité vis-à-vis du secrétaire général de l'ONU qui, à son tour, lui rend coup pour coup. Ban Ki-moon qui a sévèrement réprimandé le chef de la diplomatie marocaine lors d'un tête-à-tête à New York, vient d'annuler purement et simplement sa visite au Maroc dans le sillage des mesures prises par le gouvernement marocain, notamment celle d'arrêter sa contribution financière à la Minurso. L'Organisation des Nations unies est offusquée. «Le mandat de la Minurso a été donné par le Conseil de sécurité (à). Ce à quoi nous assistons est sans précédent», a déclaré le porte parole du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, au cours d'un point de presse. Les représailles marocaines montent d'un cran. «La Mission permanente du Maroc à l'ONU a remis jeudi, à M. Ban et à l'Union africaine, une liste de 84 membres internationaux des effectifs civils de la Minurso qui doivent quitter le Royaume du Maroc sous trois jours», a annoncé Stéphane Dujarric. Pour justifier ce coup de sang, le pouvoir marocain a accusé Ban Ki-moon de s'être écarté «de son objectivité et de son impartialité, affichant ouvertement une indulgence coupable avec un Etat fantoche, dépourvu de tous les attributs, sans territoire, ni population ni drapeau reconnu...». Des propos qui révèlent qu'il a réellement perdu les pédales. La Commission des droits de l'homme du Congrès américain qui doit se pencher sur la répression que subit le peuple sahraoui devrait accentuer cet affolement...