Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni, à nouveau, vendredi dernier au soir, à la demande des Etats-Unis pour examiner les mesures de rétorsion annoncées par le Maroc contre la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). La réunion intervient un jour après la tenue d'une session d'urgence par cet organe onusien sur la Minurso et dont les détails n'ont pas encore été rendus publics jusqu'ici. Selon une source onusienne, deux options ont été retenues par le Conseil de sécurité pour répondre avec rigueur au Maroc. L'une des deux options porte sur « une déclaration musclée » qui doit être faite par le président du Conseil de sécurité pour faire rappeler au Maroc ses obligations internationales et la seconde prévoit la convocation du représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU pour lui transmettre le refus de cette décision unilatérale visant à démanteler la Minurso. Mais au cours de la réunion de vendredi, trois pays, à savoir la France, l'Egypte et le Sénégal, se sont opposés à ces propositions, poussant le président du Conseil de sécurité, l'Angolais Ismael Gaspar Martins, à se contenter d'une simple déclaration lapidaire à la presse, selon laquelle la résolution de ce problème sera menée au plan bilatéral, a ajouté la même source. Le porte-parole de Ban Ki-moon, Stéphane Dujarric, a critiqué, à mots voilés, la position du Conseil de sécurité qui était décevante par rapport aux attentes du secrétariat général de l'ONU. « Il aurait été préférable si nous avions reçu des mots plus clairs de la part du président du Conseil de sécurité », a déclaré au cours d'une conférence de presse. Et d'ajouter qu'« il est important que le Conseil de sécurité prenne également ses responsabilités ». M. Dujarric a également confirmé que les membres du Conseil de sécurité ont eu des points de vue divergents sur ce différend. « J'ai entendu les mêmes mots que vous aviez dit. Je pense que probablement on est arrivé à la même conclusion que vous », a-t-il répondu à un journaliste qui a relevé que les membres du Conseil de sécurité n'étaient pas tous unis derrière le SG de l'ONU. Washington réitère son soutien au mandat de la Minurso Malgré ce revers à l'ONU, le département d'Etat américain a réitéré, vendredi, son soutien au mandat de la Minurso. « Nous sommes au courant de ces rapports (à) que le Maroc a demandé à la mission de l'ONU de réduire » ses effectifs, a déclaré John Kirby, le porte-parole du département d'Etat au cours d'une conférence de presse. « Nous réitérons notre soutien à cette mission de l'ONU » pour le travail important qu'elle est en train de mener, a-t-il ajouté. « Les Etats-Unis ont participé à une session à huis clos du Conseil de sécurité de l'ONU, où les membres ont exprimé leur préoccupation au sujet de la situation », a enchaîné le porte-parole en appelant l'ONU et le Maroc à rester pleinement engagés en vue de trouver une solution effective ». Au niveau du Congrès, la Commission Tom Lantos des droits de l'Homme de la Chambre des représentants des Etats-Unis a annoncé tenir le 23 mars prochain une audition sur le Sahara occidental et qui sera consacrée essentiellement à l'examen du mandat de la Minurso dans les territoires occupés, a annoncé mercredi cette commission. L'audition sera animée par un panel composé de plusieurs personnalités américaines et internationales, dont Kerry Kennedy, présidente de la fondation Kennedy, Francesco Bastagli, ancien représentant du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, Eric Goldstein, directeur adjoint à Human Rights Watch, et Erik Hagen, directeur de l'Observatoire pour la protection des ressources naturelles au Sahara occidental.