Alors que la campagne électorale américaine bat son plein, un autre candidat, fictif celui-ci, revient sur Netflix. Dans la quatrième saison de «House of Cards», Frank Underwood est prêt à se lancer dans la bataille pour conserver le bureau ovale. Seulement voilà, la saison 4 de la série «House of Cards» sera diffusée en France par Netflix, annonce la lettre spécialisée Satellifax et non pas sur Canal+ comme c'était le cas avant. Canal +, qui avait acquis les droits des trois premières saisons de cette série politique, les a abandonnés. Le changement est symbolique. «House of Cards», réalisée par David Fincher (Seven, Fight Club) et portée par Kevin Spacey, est la série qui a servi de fer de lance à la politique de «création originale» du service de vidéo à la demande américaine. Mais comme le marché des droits télévisés reste découpé en pays, Netflix ne la diffusait pas en France, car Canal + avait enchéri pour ce territoire, avant que son concurrent ne s'y implante, à la fin de 2014. Lors de la renégociation de la saison 4, Netflix a cherché à regagner les droits de «House of Cards» en France, mais aussi dans les autres pays où il ne les possédait pas. Reste à savoir pourquoi Netflix n'annonce-t-il pas lui-même en fanfare qu'il va offrir la suite de sa série star? Selon les médias français, les négociations sont encore en cours, car Netflix est depuis la fin de 2015 présent dans 190 pays, ce qui rallonge et complique les discussions. Dès le 4 mars les téléspectateurs d'Afrique du Nord pouvaient découvrir la série qui met en lumière la conquête du bureau ovale. Le couple Underwood avait clôturé la troisième saison en catastrophe: la Première dame Claire, qui abandonne son mari, le vouant par son absence à un échec certain aux primaires. La Première dame, campée par une indétrônable Robin Wright réalisatrice, par ailleurs, de plusieurs épisodes, devient la pièce maîtresse autour de laquelle Frank doit tourner, le moteur de sa réussite ou la responsable de son échec. Véritable baromètre de la campagne électorale américaine actuelle. Les élections vont nous mener au Texas, puis au Congrès, et enfin à la Maison-Blanche. En suivant les étapes obligées des primaires, entre meetings quotidiens et stratégies qui visent à déstabiliser ses adversaires, démocrates comme républicains, «House of Cards» s'engouffre dans les coulisses du pouvoir en marche, de la fameuse tambouille politique, qui n'a de la démocratie qu'une lointaine apparence. Car la série produite par Fincher, Wright et Spacey n'a pas pour vocation de montrer l'exercice du pouvoir, mais bien les contorsions morales et légales qui permettent de le conserver. La crise russe ou l'apparition du groupe terroriste rappelant Daesh, deux des moments de tensions de cette saison, ne sont que des prétextes pour mieux ausculter et creuser la psychologie du duo Underwood. Le dernier plan de l'épisode 13 est bien l'ouverture d'un nouveau chapitre dans l'odyssée Underwood. On y décèle l'âme sombre qui habite cette femme de pouvoir, véritable statue de pierre, insensible et guidée par ses seuls désirs. Le scénario tend à copier sur le parcours d'Hillary Clinton qui marche doucement, mais sûrement vers la Maison-Blanche. [email protected]