Le débat actuel sur les langues d'enseignement et la composante de la Commission nationale des programmes est «un faux débat» Les islamo-conservateurs redoublent de férocité pour imposer leurs idées rétrogrades dont l'école veut s'émanciper. La polémique provoquée par certains partis politiques d'obédience islamiste autour du programme en question démontre la gravité de la situation dans laquelle se trouve, aujourd'hui, l'Ecole algérienne qui souffre du politique. Depuis l'annonce de la mise en oeuvre des programmes de «deuxième génération», des voix se sont élevées appelant à faire barrage à toute initiative visant à l'amélioration de la qualité de la formation dispensée aux jeunes écoliers sans même connaître le contenu du programme en question. L'école subit depuis, une offensive islamiste dont les partis tentent d'implanter leurs idées dans le milieu scolaire sous le signe de «la préservation de la langue arabe» et «les constantes de la nation». Ces derniers accusent le ministère de l'Education de rouler pour un agenda français, en révisant à la hausse le volume horaire de «la langue française au détriment de la langue arabe». Mme Mina. Tounsi conceptrice des programmes au ministère de l'Education nationale a précisé que la commission n'a aucune intention de réviser à la hausse le volume horaire de la langue française: «Tout ce qui a été dit n'a aucun fondement», a-t-elle souligné. Pour ses concepteurs, le changement qu'apporte le nouveau programme de deuxième génération est dans les pratiques pédagogiques qui permettent aux élèves de s'impliquer davantage dans la vie de l'école et de leur inculquer, également, les valeurs nationales. Au point de vue pédagogique l'urgence est de remettre l'école entre les mains des spécialistes. Le débat actuel sur les langues d'enseignement, et la composante de la Commission nationale des programmes est «un faux débat», «le problème est ailleurs et ces gens-là sont connus pour leur esprit régressif arrière-gardiste et leur immobilisme criard pour empêcher tout esprit moderne de s'épanouir et de s'élever au rang des nations modernes et civilisées», explique un pédagogue. Selon ce dernier, la question de «suivre les ébullitions et le développement de la société en s'ouvrant sur d'autres langues et cultures, s'impose, afin d'assurer une meilleure préparation de la génération future». Enfin, l'impératif est de préserver l'Ecole algérienne de toute tentative de politisation et de s'attacher aux valeurs de l'identité nationale. Il reste encore un long chemin à parcourir pour bâtir une Ecole algérienne de qualité. La question qui se pose et s'impose: comment peut-on faire face à cette situation tout en gardant l'élève en dehors du jeu politico-religieux?