Le Conseil de gouvernement a examiné, il y a quelques mois, le dossier se rapportant à l'enseignement des langues arabe et amazighe, de l'histoire et des sciences islamiques. En juin 2005, il a pris la décision de promouvoir les disciplines structurant la personnalité de l'apprenant, à savoir l'arabe, tamazight, les sciences islamiques et l'histoire. Il a été décidé la révision à la hausse, à partir de cette année, du coefficient de la langue arabe, notamment pour ce qui est des examens de passage d'un palier à un autre, et aussi le renforcement des horaires d'enseignement de cette langue. Pour rendre compte de ces nouvelles dispositions, une rencontre nationale autour du sujet a eu lieu, hier, à la Bibliothèque nationale du Hamma, à Alger. Des spécialistes du domaine (inspecteurs, enseignants et chercheurs) ont pris part à cette activité de deux jours. Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a regretté, dans son intervention d'ouverture des travaux de ce séminaire, le fait que les élèves ne maîtrisent pas la langue arabe. A l'occasion, il annoncera le passage de 1 à 2 du coefficient de la langue arabe lors de l'examen de passage au cycle moyen. Concernant les épreuves du baccalauréat, le coefficient de la langue arabe sera élevé de 2 à 3 pour la filière économie-gestion, de 4 à 5 pour le tronc commun des lettres et la filière des langues étrangère. Ce coefficient sera de 6 pour la filière lettres-philosophie. Il passera également à 5 lors de l'examen du BEF. Le volume horaire dévolu à la langue arabe dans l'ensemble des cycles scolaires a été revu à la hausse. Il passe ainsi de 1554 h à 1740 h dans le cycle primaire et de 448 h à 630 h dans le cycle moyen, soit une hausse de 40%. Dans le cycle secondaire, le volume horaire de l'arabe augmente de 58 h dans les langues étrangères, de 42 h dans la filière lettres et philosophie et de 20 h dans les quatre filières scientifiques et technologiques. Le ministre a souligné que les changements introduits s'inscrivent dans le cadre de la réforme éducative. Les observateurs rappellent, toutefois, que cette réforme prévoyait la réhabilitation des langues étrangères au même titre que la langue arabe. Un aspect qui ne paraît pas beaucoup sur le terrain. Est-ce un recul par rapport à la question des langues étrangères ? Sur ce point, M. Benbouzid explique qu'il n'existe aucune négligence et que l'Algérie reste ouverte aux autres langues. L'approche est, selon lui, systématique : son département a procédé par étapes. Il y a eu, au préalable, la mise en place des programmes, de nouveaux manuels scolaires, puis la formation des enseignants et ensuite l'augmentation du volume horaire et le changement des coefficients. « C'est une approche d'ensemble », a-t-il dit. « L'objectif majeur assigné à l'enseignement de la langue arabe est de doter les apprenants d'une compétence suffisante. L'idée est de faire en sorte qu'ils puissent maîtriser autant l'oral que l'écrit », a poursuivi M. Benbouzid. Abordant l'enseignement des sciences islamiques, le ministre a expliqué que cette discipline n'est pas la chasse gardée d'un parti politique. Celle-ci, a-t-il dit, est au centre des préoccupations de l'Etat qui a déployé tous les moyens pour assurer son enseignement. « Nous devons assumer d'une manière scientifique l'enseignement des sciences islamiques, et ce, afin d'éviter toute récupération ou déviation. Cette matière est actuellement enseignée dans nos écoles et elle sera matière à examen au baccalauréat d'ici à 2008 », a révélé M. Benbouzid. La langue amazighe était aussi au centre des débats. A ce propos, le représentant du gouvernement aurait souhaité la généralisation de l'enseignement de cette langue. « Pour le moment, nous essayons de former des enseignants dans ce domaine. S'agissant de la transcription, les experts au niveau du Centre national pédagogique et linguistique de l'enseignement de la langue amazighe se penchent sur le sujet. C'est à eux qu'incombe la mission de définir la graphie qui sera utilisée (arabe, latine ou tifinaghe) pour la transcription de cette langue nationale », dira-t-il. M. Benbouzid a évoqué, l'installation d'un groupe spécialisé au niveau de la commission nationale des programmes et l'ouverture d'une filière spécialisée dans l'enseignement de la langue amazighe au niveau des instituts de formation des enseignants et des inspecteurs.