Le renforcement de la formation des enseignants est préconisé ainsi que le retour aux instituts techniques de l'éducation pour pallier les insuffisances relevées dans les méthodes d'enseignement. Les difficultés et les insuffisances rencontrées par les différentes parties intervenant à l'école sont enfin connues. Lors de la journée d'étude organisée, jeudi, par le ministère de l'Education nationale concernant l'évaluation de l'étape obligatoire (primaire et moyen), les propositions des enseignants, syndicats, élèves et parents, inspecteurs et autres responsables des établissements ont été rendues publiques par la commission de collecte des propositions. «Ces propositions, qui sont un échantillon de ce que tout le monde a exprimé, seront soumises à des experts du secteur qui soumettront un diagnostic et des solutions à la tutelle qui s'attellera à leur mise en œuvre selon l'avancement des modifications proposées», expliquait Abdelatif Baba Ahmed, ministre de l'Education nationale, lors d'une conférence de presse en marge de cette journée d'étude organisée au Lycée des mathématiques, à Alger. «pas d'enjeux politiques pour la réforme» M. Baba Ahmed a annoncé que certaines modifications préconisées par les différents intervenants seront introduites dès la rentrée scolaire prochaine. «Il y a également certaines modifications qui ne peuvent être appliquées sur le court terme, puisqu'elles ne relèvent pas des prérogatives du ministère.» Le ministre a rassuré que cette démarche obéira à des critères strictement techniques et pédagogiques. «Il n'y aura aucun enjeu politique pouvant influencer le cours de cette réforme», a-t-il dit, en expliquant que la finalisation des modifications à apporter sur le système éducatif sera introduite progressivement. «La majorité de ces points seront prêts pour l'année scolaire 2014/2015, car il est à savoir que concernant certains points, il faut revoir le programme de certaines matières et introduire des modifications sur le manuel, selon les recommandations des experts. Tout cela nécessite des moyens matériels et humains que nous pensons pouvoir fournir pour l'année 2014/2015. Cette année-là verra également l'évaluation de l'étape du secondaire avec l'extinction totale des classes de l'ancien système», soutient-il. Il faut savoir que le constat et les propositions des enseignants, parents d'élèves, inspecteurs et autres intervenants touchent les volets liés à la surcharge des programmes et à l'aspect «inutile» de certains cours. Plusieurs contenus du programme, notamment en primaire, dépassent les capacités d'assimilation des élèves. Il a été également relevé l'absence de moyens d'explication de certains concepts. Selon le compte rendu des commissions, présenté jeudi, il a été également relevé que dans certaines matières, comme l'histoire, plusieurs cours ne sont pas adaptés aux capacités d'assimilation des élèves. Révision des coefficients des matières scientifiques L'allègement de certaines matières opéré, il y a quelques années, a influencé négativement sur le processus scolaires, dénonce-t-on également. Concernant la distribution du volume horaire, enseignants et parents d'élèves indiquent qu'il y a mauvaise répartition pour les classes du CEM, il y a aussi un déséquilibre dans la répartition des semaines scolaires et des saisons et un dysfonctionnement dans la programmation des vacances. Comme solutions, il a été retenu la révision des programmes et du contenu de certaines matières et la révision de la répartition du programme. La question des coefficients des matières est une préoccupation majeure relevée par les parties qui se sont exprimées lors de la période des concertations ouvertes depuis février dernier. Ainsi, selon le constat, «les enseignants et les parents d'élèves ont dénoncé le fait que les coefficients des matières soient négligés durant le cursus du primaire et ne soient pris en compte que lors de l'examen de fin de cycle. Il a été aussi relevé une «disparité» dans la valeur des coefficients des matières dans le moyen. Les propositions concernent la revue à la hausse des coefficients des matières scientifiques et la «stabilisation» de ceux des matières littéraires, pour un meilleur équilibre. Dans ce sens, le ministre expliquera en marge de cette rencontre que cette révision n'obéira à aucun discours politique et qu'elle sera du ressort des spécialistes, à savoir les scientifiques, les universitaires, les pédagogues et les sociologues. Les intervenants ont également préconisé la suppression des sessions de rattrapage, notamment pour les classes de la première année moyenne. Les constats recueillis concernent aussi le fait que les enseignants «ne maîtrisent pas les méthodes modernes d'enseignement et s'accrochent aux anciennes». Selon la présentation faite jeudi, une grande partie des enseignants est issue des spécialités hors enseignement. Les conséquences sont donc visibles sur leur rendement car il y a manque de formation en pédagogie. Dans ce sens, le renforcement de la formation des enseignants est préconisé ainsi que le retour aux instituts techniques de l'éducation pour pallier les insuffisances relevées sur les fausses méthodes d'enseignement. Le constat a été également fait concernant le manque en professeurs de langues étrangères dans les wilayas de l'intérieur du pays et du Sud.