Même si la direction actuelle a pris toutes ses précautions pour assurer un congrès extraordinaire comme elle le souhaite, celle-ci est vivement attaquée de l'extérieur. Il reste exactement un mois. Le congrès extraordinaire du RND, prévu le 5, 6 et 7 mai, approche à grand pas. La direction actuelle semble avoir réglé ses affaires comme du papier à musiquxe. Congrès régionaux, règlement intérieur et candidature, tous les chantiers organiques sont à un stade très avancé pour assurer un bon déroulement du congrès. Voulant faire vite et bien, il a été décidé de la tenue des congrès régionaux en un seul jour, le 16 avril prochain. Le congrès de la communauté nationale à l'étranger se tiendra, quant à lui, le 3 mai soit deux jours avant le congrès. La direction du parti n'a rien laissé au hasard. Celle-ci veut d'abord tout ficeler au niveau de la base avant d'ouvrir les candidatures au poste de secrétaire général. Selon notre source, les candidatures seront ouvertes 15 jours avant le rendez-vous. Or, les candidats ne sont pas nombreux à se bousculer au portillon. A l'exception de Belkacem Mellah, qui prétend occuper le poste, aucun nom n'est cité. Ahmed Ouyahia sera élu secrétaire général du parti sans aucune surprise. Le mot d'ordre est donné. «Pour nous il n'y a pas de doute, Ouyahia à main levée ou à bulletin secret, Ouyahia sera inéluctablement reconduit à la tête du parti», a affirmé Mohammed Guigi, chef du groupe parlementaire. Le patron du parti veut à travers ce congrès fermer la parenthèse des scissions et renforcer les rangs des militants. «Le prochain congrès extraordinaire du Rassemblement démocratique algérien sera l'occasion d'unifier les rangs au sein du parti, de renforcer la cohésion de ses militants et d'ouvrir davantage les portes aux jeunes», avait assuré le secrétaire général par intérim lors de sa première sortie sur le terrain. Pour cela, le chef de file du RND a associé toute la base à la préparation du congrès histoire d'éviter des ennuis. La commission nationale chargée de la préparation du congrès a largement consulté sa base militante avant l'élaboration de ses rapports. Un questionnaire a été envoyé à la base et qui fait l'objet de plus de 93.000 réponses, dont plus de 10.000 réponses de militantes et plus de 16.000 réponses de jeunes militants. La maison RND s'est même mis d'accord sur les modalités d'installation de ses structures. Pour l'élection du conseil national, la commission recommande au congrès extraordinaire, des critères à même d'«assurer la présence de 30% de femmes et de 20% de jeunes au sein de cette haute instance du parti». Même si la direction actuelle a pris toutes ses précautions pour assurer un congrès sur mesure et sans tracas, celle-ci est vivement attaquée de l'extérieur. Les attaques fréquentes du secrétaire général du FLN à l'égard de son rival risquent sérieusement de fausser les calculs de la maison RND. Amar Saâdani ne rate aucune sortie pour tiret à boulets rouges sur Ouyahia allant jusqu'à réclamer son départ de la Présidence. La machine Saâdani risque d'aller plus loin en actionnant ses relais pour déstabiliser son conçurent de l'intérieur de sa maison. La participation de certains cadres du RND au meeting de mercredi dernier est un élément révélateur. Les observateurs de la scène politique n'excluent pas un éventuel retour des frondeurs au sein de la maison RND surtout que les initiateurs de ce mouvement en 2013, n'ont pas respecté la décision de la direction qui a boycotté le show de Saâdani. Entre le RND et le FLN, c'est le clash actuellement. Certes, le secrétaire général refuse de verser dans la polémique en se préservant de toute réponse, mais ses cadres ne se gênent pas. Le député de Tizi Ouzou, Tayeb Mokadem a riposté avec force aux déclarations de Amar Saaâdani. «Vous êtes un agitateur politique primaire», a-t-il martelé dans un message écrit. Le député de Tizi Ouzou n'a pas mâché ses mots pour descendre en flammes le chef de file du FLN et défendre son patron. «Grâce à son courage et à sa ténacité, il a toujours assumé ses fonctions de chef de gouvernement d'une main de fer et ce, malgré les crises politico-économiques plus graves que celles que nous vivons actuellement, notamment durant les années 1995-1997. Durant cette période et vous en convenez, vous n'étiez pas encore connu des Algériens car vous étiez occupé à vous défouler ailleurs», a-t-il asséné. Des propos qui vont certainement chauffer les esprits de part et d'autre.