Le branle-bas de combat reflète une ambiance préélectorale avant l'heure. Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, a un agenda bien rempli. Le patron du FLN mobilise ses troupes en prévision des futures échéances. Il rassemble ses mouhafedhs aujourd'hui au siège de son parti à Alger. Il tiendra un autre rassemblement de femmes le 5 mars prochain et animera un meeting pour réactiver son initiative. Saâdani semble avoir l'oeil rivé sur les législatives de 2017, à l'issue desquelles il se voit déjà majoritaire. Ainsi, les multiples activités, meetings, réunions des mouhafedhs conférences des jeunes et des femmes du parti, programmées par le FLN, reflètent une ambiance préélectorale avant l'heure. Le RND qui prépare son congrès extraordinaire, est également allé mobiliser ses troupes en prévision des futures batailles électorales. La guéguerre entre les dirigeants des deux appareils de l'Etat dépasse le désaccord autour de la chefferie du gouvernement. Dans ce contexte, il faut dire que depuis qu'une source autorisés a mis fin aux spéculations et aux polémiques sur la démission de l'actuel gouvernement, donc au changement gouvernemental devant intervenir après l'adoption de la révision de la Constitution, le RND qui refuse de descendre dans l'arène dans une guerre de leadership avec le FLN, continue de faire la planche pour échapper au naufrage. Le secrétaire général du RND manie bien l'art du compromis. Amar Saâdani soupçonne les ambitions de son allié stratégique, il l'incrimine de vouloir le doubler et de casser du FLN. Au-delà de la zizanie attisée par une rumeur donnant Ahmed Ouyahia Premier ministre lors d'un prochain remaniement gouvernemental, Ouyahia qui a pris le devant de la scène et l'importance du rôle qui lui a été accordé, a suscité le courroux de Saâdani qui jure d'étendre sa mainmise, non seulement, sur toutes les assemblées élues, mais également sur le gouvernement, ne veut concéder aucune once du pouvoir à son rival. L'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, nommé directeur de cabinet de la Présidence, a joué les premiers rôles sur la scène politique, en menant d'abord, les fameuses consultations pour la révision de la Constitution. Ensuite, c'est lui qui a annoncé les principales décisions prises par le chef de l'Etat: il a en premier lieu, présenté les amendements et les nouveaux articles introduits dans le projet de la révision de la Constitution tant attendu. C'est lui également qui a révélé la dissolution du DRS, clarifié et décrypté la nouvelle architecture des services de renseignements. Amar Saâdani n'est pas seulement dérangé par Ahmed Ouyahia, la création du FLN bis en France l'inquiète aussi au plus haut point quoiqu'il dise: «C'est un non-événement et un complot fomenté par l'ancienne puissance coloniale avec la complicité de binationaux au passé douteux.» Le secrétaire général du FLN a chargé le responsable de son parti en France de tenter de régler l'affaire relative à la création d'une association FLN en France par un groupe de binationaux. A titre de rappel, les autorités françaises ont récemment accordé le statut d'association à caractère politique au Front de Libération nationale dans l'Hexagone. En réponse à Saâdani, le porte-parole du RND, Seddik Chihab, qui accuse Saâdani, a souligné que «le RND reste fidèle à son engagement inconditionnel et désintéressé pris avec le président de la République». Il estime que les propos de Saâdani «sont destinés à amuser la galerie puisque le RND et le FLN militent ensemble pour la réussite du programme du président de la République et à construire un front interne pour défendre le pays des dangers qui le guettent».