Le secrétaire général de la Ligue arabe a exclu tout report du prochain sommet. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa est attendu aujourd'hui à Alger. Une visite qui s'inscrit dans la cadre des préparatifs du sommet de la ligue, prévu les 22 et 23 mars prochain à Alger, et qui intervient, il est utile de le rappeler, au lendemain de la «polémique» entre Abdelaziz Belkhadem et M. Moussa au sujet des réformes des structures de la ligue. Un épisode que le chef de la diplomatie algérienne avait qualifié de «divagation médiatique», car la question a été d'après lui, sciemment amplifiée par les médias. M.Belkhadem pour mettre un terme à toute équivoque, quant aux relations algéro-égyptiennes et à ses relations personnelles avec M.Moussa, a déclaré le soutien de l'Algérie à la candidature de M.Amr Moussa à la tête de la Ligue arabe. Un soutien justifié, indique le ministre des Affaires étrangères, par «les efforts déployés par M. Amr Moussa, afin de redynamiser l'action de la Ligue arabe». Une position qui ne veut pas dire que l'Algérie va surseoir à son document de réforme de la Ligue arabe ; un projet qu'elle s'attelle à concrétiser à l'occasion du sommet «historique» d'Alger. A noter que le secrétaire général de la Ligue arabe, qui a effectué mardi dernier une visite de travail en Tunisie, a exclu tout report du sommet d'Alger, lequel dira-t-il va se tenir dans les délais. La tournée de Amr Moussa dans les pays du Maghreb et du Proche-Orient vise non seulement à apporter les dernières retouches aux préparatifs du sommet d'Alger, mais surtout à faire campagne pour sa propre réélection au poste de secrétaire général de la ligue. Au terme de ses entretiens avec M.Zine El-Abidine Ben Ali, président en exercice de la Ligue arabe, Amr Moussa a salué mardi dernier, les «importants progrès» enregistrés cette année par l'organisation panarabe sous mandat tunisien. Dans une déclaration faite au sortir d'une entrevue avec le président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali, président en exercice de la Ligue arabe, il a précisé que «cette progression est illustrée par la récente entrée en vigueur de la zone arabe de libre-échange». Il a également fait état de l'adoption d'un projet de création d'un Parlement arabe et des préparatifs du premier sommet arabo-étranger, qui sera pour sa première édition arabo-américain. Autrement dit, un bon point pour le précédent mandat. Cependant, M.Moussa a admis que «malgré ces réalisations, de gros problèmes persistent», les attribuant «à des facteurs exogènes». Rappelons que les dirigeants des pays arabes avaient pour la première fois, convenu lors du sommet de Tunis, en mai dernier, d'un vaste programme de réformes. Un programme de réformes politiques, économiques et sociales que chaque pays devait engager selon ses spécificités et sa réalité propre. Une approche qui répond à l'initiative américaine dite du Grand Moyen-Orient, dont l'objectif est d'amener les pays arabes à s'ouvrir à la démocratie et à la bonne gouvernance. Un projet qui n'est pas du goût de tous les pays arabes. D'ailleurs, au lendemain de l'annonce de l'initiative qui faisait de l'Algérie une exception en matière d'ouverture démocratique, le président Hosni Moubarak, n'a pas hésité à déclarer à partir de Rome, que l'Algérie «n'est pas un modèle en matière d'ouverture politique». Toutefois, M.Moussa n'a pas mentionné la proposition algérienne visant à faire en sorte que le poste de secrétaire général de la Ligue arabe soit assuré de manière tournante par les pays arabes. Ce qui s'expliquerait par le retrait par l'Algérie de son projet de réforme et son soutien à la candidature de M.Amr Moussa. Pour l'Algérie qui s'en tient à la charte de la Ligue, elle estime que seul le prochain sommet d'Alger est à même de décider du prochain secrétaire général. Amr Moussa ou autres, le nouveau secrétaire général de la Ligue arabe doit être élu, par tous les membres de la Ligue et ce, après qu'un consensus soit établi sur le candidat.