Deux autres personnes ont été hospitalisées, hier, au CHU de Constantine. Originaires de Aïn Beïda et de Khenchela, deux personnes ont été admises à l'hôpital de Constantine avec les mêmes symptômes que les quatorze autres déjà hospitalisées. Les médecins et la direction de la santé d'Oum El-Bouaghi se perdent en conjecture sur les causes de ce début d'épidémie. La source d'infection par ce virus reste totalement mystérieuse. Les techniciens de l'Institut Pasteur n'ont toujours pas livré leurs résultats. L'origine - hydrique ou alimentaire - semble, toutefois, écartée. Selon un spécialiste: «La configuration des points de contamination exclut une origine hydrique ou alimentaire. Nous poursuivons les analyses par acquit de conscience.» Les recherches semblent s'orienter vers «un accident climatique lié au brusque refroidissement de la température, ce qui a fragilisé des personnes au système immunitaire déjà détérioré. Ce sont probablement des porteurs sains qui se sont retrouvés dans une situation de fragilité particulière», poursuit notre interlocuteur. Devant le risque de panique que peut provoquer une mauvaise information, ou une information alarmiste, les responsables multiplient les déclarations rassurantes: «Cette maladie n'est absolument pas contagieuse, et même si sa virulence est surprenante (trois décès ont été enregistrés, Ndlr), nous maîtrisons la situation.» A une question sur les mesures prises ou à prendre en matière de prévention de nouveaux cas fâcheux, notre source estime qu'«il n'y a pas lieu de mobiliser des moyens importants quand on ne sait pas exactement ce qu'on cherche. La seule précaution à prendre consiste à surveiller la moindre pathologie respiratoire, même la plus bénigne. Les citoyens devraient consulter immédiatement un médecin au moindre trouble respiratoire, pour une prise en charge précoce, seul moyen d'éviter des décès». Quant aux citoyens des deux villes, en dehors des proches des malades, ils ne semblent pas au bord de la panique. Les prix des produits alimentaires en ce mois de Ramadan les préoccupent beaucoup plus que ce virus dont personne ne retient le nom. «Avec le coût du couffin, il est anormal que nous soyons en bonne santé. La misère ne peut aller sans les maladies les plus bizarres», affirme cet enseignant du lycée de Aïn Beïda, père de cinq enfants. En somme, on revient à ce que disait le professeur Abdelmoumène à la dernière session du Cnes: «Nous sommes en transition économique, politique et surtout pathologique. Nous souffrons des pathologies des pays sous-développés et de celles des pays riches.»