Cannes se met sur son 31 C'est à Woody Allen qu'échoit le privilège de donner les trois coups de lever de rideau de la 69e édition du plus prestigieux festival de cinéma du monde. «La vie est une tragédie, réaliser des films est la seule distraction que j'ai trouvée pour la supporter», ainsi parle le «Zarathoustra» de Manhattan, Woody Allen, à qui échoit le privilège de donner les trois coups de lever de rideau de la 69e édition du plus prestigieux festival de cinéma du monde. Pour son troisième détour par la Croisette (sinon il est à la Mostra de Venise) le plus «psy» des cinéastes américains, arrivera avec «Café Society», une chronique hollywoodienne située dans les années 1930. Bien loin du «Annie Hall», cette invitation permanente à la gymnastique cérébrale. Aujourd'hui et à 80 ans, Allen ne craint pas d'affirmer: «Les gens pensent que je suis un intellectuel parce que je porte des lunettes, mais je ne l'ai jamais été. Fou de football américain et de bandes dessinées, il avoue n'avoir lu Sartre et Kierkegaard, que pour sa... survie! «Quand j'ai commencé à sortir avec les filles, celles qui me plaisaient étaient toujours des étudiantes de Greenwich Village, avec des boucles d'oreille en argent et des sacs en cuir. Elles avaient lu Simone de Beauvoir, mais je ne savais pas de quoi elles parlaient. J'ai lu parce qu'il fallait»... Pourtant, Woody Allen trouvera le temps d'apposer sa signature à côté de celles de 120 autres artistes mondiaux pour demander au général Sissi, la libération de l'artiste égyptien, Ahmed Naji, condamné dernièrement à deux ans de prison sous prétexte, qu'un lecteur avait été «heurté» par un extrait de son roman «L'Usage de la vie»! C'est donc ce dernier cousin de celluloïd de Groucho Marx, qui va donc inaugurer la plus attendue des projections, celle qui donne le «la» de la fête mondiale du cinéma, dix jours durant, qui aura planté son décor sur la Croisette. Certes, nombre de films ne seront pas de la fête, puisqu'ils n'ont pas été retenus. D'ailleurs, pour nombre d'entre eux, si Venise ou San Sébastien ne les repêchait pas ce sera le calice jusqu'à la lie... C'est le cas, entre autres, de «Planétarium» de Rebecca Zlotowski, un film d'époque avec la fille de Johnny Depp et de Vanessa Paradis, la «petite», Lily-Rose Depp et Nathalie Portman. Sinon, l'attente est grande, ici à Cannes, même si les signaux de fumée ne sont pas des plus encourageants quant au financement du cinéma, avec la défection annoncée, mais non encore avouée, de Canal Plus, le premier pourvoyeur, à ce jour, du cinéma. Mais pour le moment place à la fête, placée sous la plus haute des surveillances, état du monde oblige... Film d'ouverture «Café Society» de Woody Allen Films hors compétition «Le Bon gros géant» de Steven Spielberg «Goksungde Na Hong-jin «Money Monster» de Jodie Foster «The Nice Guys» de Shane Black Compétition officielle «Toni Erdmann» de Maren Ade «Julieta» de Pedro Almodovar «American Honey» d'Andrea Arnold «La fille inconnue» de Jean-Luc et Pierre Dardenne «Personal Shopper» d'Olivier Assayas «Juste la fin du monde» de Xavier Dolan «Ma Loute» de Bruno Dumont «Paterson» de Jim Jarmusch «Mal de pierres» de Nicole Garcia «Moi, Daniel Blake» de Ken Loach «Loving» de Jeff Nichols «Baccalauréat» de Cristian Mungiu «Elle» de Paul Verhoeven «The Neon Demon» de Nicolas Winding Refn «Rester Vertical» d'Alain Guiraudie «The Last Face» de Sean Penn «Mademoiselle» de Park Chan-Wook «Sieranevada» de Cristi Puiu «Aquarius» de Kleber Mendonça Filho Un Certain Regard «Varoonegi» de Behnam Behzadi «Apprentice» de Boo Junfeng «Voir du pays» de Delphine Coulin et Muriel Coulin «La Danseuse» de Stéphanie Di Giusto «Eshtebak» de Mohamed Diab «La Tortue rouge» de Michael Dudok De Wit «Fuchi Ni Tatsu» de Kôji Fukada «Omor Shakhsiya» de Maha Haj «Me'ever Laharim Vehagvaot» d'Eran Kolirin «After the Storm» de Kore-Eda Hirokazu «Hymyilevä Mies» de Juho Kuosmanen «Caini» de Bogdan Mirica «La Larga Noche» de Francisco Sanctis de Francisco Màrquez et Andrea Testa «The Transfiguration» de Michael O'Shea «Pericle il nero» de Stefano Mordini «Captain Fantastic» de Matt Ross «Uchenik» de Kirill Serebrennikov Séances spéciales «La dernière plage» de T. Anastopoulos «Hissein Habré, une tragédie tchadienne» de Mahamat-Saleh Haroun «La mort de Louis XIV» d'Albert Serra «Le cancre «de Paul Vecchiali Film de clôture Aucun film de clôture n'a été sélectionné puisque les organisateurs ont choisi cette année de projeter en clôture la Palme d'or du Festival de Cannes 2016. Une très bonne idée! Le jury George Miller - Président (réalisateur, scénariste, producteur - Australie) Arnaud Desplechin (réalisateur, scénariste - France) Kirsten Dunst (actrice - Etats-Unis) Valeria Golino (actrice, réalisatrice, scénariste, productrice - Italie) Mads Mikkelsen (acteur - Danemark) László Nemes (réalisateur, scénariste - Hongrie) Vanessa Paradis (actrice, artiste-interprète - France) Katayoon Shahabi (productrice - Iran) Donald Sutherland (acteur - Canada).