Il a été recensé durant la même année pas moins de 43.193 blessés, dont des handicapés à vie. Trois mille quatre-cent vingt-huit personnes ont été tuées dans 25.033 accidents durant l'année 2004 à travers le territoire national, a indiqué hier, le colonel Daouaghi Belhadj, dans une conférence de presse animée au siège du commandement de la Gendarmerie nationale, à Chéraga. D'après le conférencier, il a été recensé durant la même année pas moins de 43.193 blessés, dont des handicapés à vie. Un petit calcul mental permet de déduire que durant l'année dernière, chaque jour, 68 accidents surviennent sur les routes provoquant ainsi quotidiennement la mort de 9 personnes ainsi que des blessures à 118 autres. Bien évidemment, la capitale arrive largement en tête du bilan macabre avec 157 morts et 2 170 blessés, suivie par la wilaya de Sétif avec 154 décès et les blessures de 2134 personnes. On remarquera ici par rapport à l'année 2003, une nette progression du nombre aussi bien des accidents que des morts et des blessés. D'après le bilan comparatif établi par la gendarmerie, 65 personnes de plus sont mortes l'année dernière en comparaison de l'année 2003, soit une hausse de 1,93%. Il en ressort également que de 1998 à 2004, les accidents de la circulation ont augmenté de 66,23%. En six ans, ce sont 14.495 personnes qui ont perdu la vie sur nos routes ainsi que des dégâts matériels évalués à plusieurs milliards de dinars. Pour le colonel Daouaghi, tous ces accidents ne sont pas une fatalité. D'après lui, il faut mettre tous les moyens nécessaires pour freiner l'hécatombe, à commencer par une présence plus accrue des services de sécurité sur le terrain, mais surtout l'application stricte de la nouvelle loi sur le code de la route qui prévoit, entre autres textes, le retrait du permis de conduire dans 35 cas, notamment l'utilisation du portable au volant. Pour étayer sa thèse, le conférencier donnera l'exemple de la saison estivale où un plan spécial est mis en place sur les principaux axes routiers. Il s'avère ainsi que durant la période estivale, il se dessine une nette décroissance du nombre d'accidents et des victimes de la circulation. Selon le bilan comparatif, les accidents ont baissé de 9,15% au cours des mois de juin, juillet et août 2004 par rapport à 2003. Il faut savoir, par ailleurs, que la Gendarmerie nationale exerce la mission de la police de la circulation routière sur environ 80% du territoire national. La lutte contre l'insécurité routière représente 64,78% de l'activité principale des unités de la gendarmerie. Pour accomplir cette tâche, la Gendarmerie nationale, à travers le pays, dispose de 32 escadrons de sécurité routière, 60 brigades de même type, 1242 brigades territoriales, 3500 motocyclistes, 4500 véhicules de police, 3000 motocyclettes de police, 9 hélicoptères, ainsi que 12 radars et 29 télé-tachymètres pour évaluer la vitesse des automobilistes.Il reste, dira le conférencier, que la meilleure manière de diminuer les accidents c'est de favoriser le transport de masse, notamment le train. Selon lui, 177 voitures équivalent à trois bus et les trois bus équivalent à un seul tramway, sachant qu'actuellement le parc automobile national est de l'ordre de quatre millions de véhicules pour un réseau routier de 104.670 km. Partant du principe que dans près de 77% des cas d'accidents les causes incombent au conducteur, le colonel Kara Amar, chef de bureau de la coordination de sécurité routière, pour sa part, dira qu'il est temps de passer aux moyens de dissuasion. A ce sujet, le colonel affirmera que la nouvelle loi sur le code de la route, telle que votée par l'APN, sera appliquée dans toute sa rigueur. Il signalera au passage, qu'auparavant 10% seulement des amendes forfaitaires ont été payées, ce qui représente un manque à gagner pour le Trésor public de l'ordre de 817.288.000 DA (plus de 81 milliards de centimes). Selon cet officier supérieur de la gendarmerie, la loi n°4-16 du 10 novembre 2004 vise trois objectifs principaux, à savoir «l'aggravation des peines génératrices des accidents et ce, afin de dissuader les usagers de la route à respecter davantage les règles élémentaires du code de la route», l'élargissement et la systématisation des cas de retrait ou de suspension de permis de conduire et enfin «permettre le retrait provisoire des documents d'un véhicule par les agents habilités en attendant la mise en place des tribunaux de simple police». A partir du 1er mars donc, les «chauffards» n'ont qu'à se tenir à «carreau», puisque la gendarmerie déterminée à mettre un terme au massacre à ciel ouvert qui se produit annuellement sur nos routes, promet de sévir et d'appliquer rigoureusement la nouvelle loi. Des centaines de vies humaines pourraient ainsi être sauvées.