Le déplacement du chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah, à Béchar au niveau de la 3e Région militaire sonne comme une réelle mise en garde qui renseigne sur une menace. Le vice-ministre de la Défense, chef d'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah a usé d'un ton ferme dans son allocution lors de la première journée de ce déplacement, le plus long d'ailleurs. A qui s'adresse exactement le général de corps d'armée? Ces mises en garde visent-elles un ennemi particulier? Les démonstrations de force auxquelles il a assisté portent-elles un avertissement défini? Tout porte à croire que le vice-ministre de la Défense nationale dévoué à sa mission tente par ses nombreux messages de s'adresser aux ennemis de tout bord. Ceux-là même qui tentent de réveiller les démons implantés dans la société pour déstabiliser le pays devront désormais comprendre que l'armée jouit d'une grande compétence en matière de combat atteignant parfois des performances revendiquées par de grandes puissances qui n'ont pas caché leur souhait de partager l'expérience de l'ANP. Des experts en matière militaire ont déduit d'ailleurs, des messages nullement fortuits vu l'ampleur des termes employés par le vice-ministre de la Défense. Il a averti «les ennemis de l'Algérie à ne pas franchir les lignes rouges aux couleurs du sang de nos chouhada». Il a précisé à qui veut bien l'entendre que «la meilleure récolte pour l'ANP est le fruit de sa capacité à accomplir pleinement et en tous moments son devoir national envers sa patrie et son peuple pour que l'Algérie puisse demeurer inaccessible aux conspirations de ses ennemis». Mais aussi que ses troupes étaient prêtes à accomplir leur mission dans toutes les situations et en toutes circonstances. Le fait de faire savoir que les troupes de l'ANP sont prêtes à agir en toute circonstance renseigne sur les visées de l'ennemi a priori démasqué. En plus de son discours doué de sens et très significatif, le vice-ministre de la Défense nationale ne manquera pas d'être à jour durant cinq jours pour superviser l'exécution de l'exercice combiné de tir à balles réelles, dans ses trois étapes, comme confirmé dans un communiqué du MDN. Son avant- dernier jour a été entièrement consacré à cet exercice de haut niveau, dont la dernière étape a eu lieu au sud de Tindouf. Une étape avec une démonstration de très haut niveau «portant sur le plan d'exécution et les différentes actions de combat à exécuter par un ensemble de formations des forces terrestres, aériennes et de défense aérienne du territoire». Pour convaincre le voisin d'à côté, le vice-ministre a supervisé au champ de tir «les différentes phases de l'exercice, exécutées avec un haut niveau de professionnalisme, concrétisé à travers une étroite coordination entre les formations engagées et un strict respect du plan d'action et de timing, ainsi qu'une grande précision de tirs, ce qui illustre le fruit d'une rigueur dans la préparation, la planification et l'exécution des différentes actions de combat, tout au long d'une année de préparation au combat, ainsi que la grande conscience des cadres et des éléments, de la responsabilité qui incombe à tout un chacun, qu'est essentiellement la bonne préparation et la permanente disponibilité, en toute condition, à accomplir le devoir sacré de défendre la souveraineté, la stabilité et l'unité de l'Algérie», souligne un communiqué du MDN. Le message est donc bien clair pour mettre en garde le Makhzen. Mais les messages du général de corps d'armée vont au-delà des frontières Ouest, ils s'adressent aussi aux alliés des conspirateurs qui tiennent à faire de l'Algérie un second Etat à l'image de la Libye. Pour être plus dissuasif à l'égard des prédateurs, le vice-ministre usera dans ses propos des termes «cohésion populaire contre toute atteinte» et «l'honneur inégalé qui renforce la confiance du peuple en son armée et la détermination des éléments à accomplir leur devoir national». En toute circonstance, le chef d'état-major de l'ANP a choisi le moment et l'espace pour être concluant. Ses messages, pensent des experts militaires cités par presse.dz, ne pouvaient pas être tenus ailleurs, ils n'auraient pas eu le même impact, la même interprétation. Le fait qu'ils aient été prononcés dans la 3e Région militaire signifie qu'ils ne sont pas destinés à l'intérieur, mais à nos voisins. Le conflit autour du dossier du Sahara occidental prend de l'ampleur, on ne veut pas en parler ni s'en rendre compte simplement. Le Maroc est engagé dans une logique qui peut aller loin. L'issue politique est bouchée, le roi fait fi de l'injonction des Nations unies pour le retour de la Minurso (Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental). A cela il n'y a pas lieu d'épargner la France qui soutient le Maroc sur la question du Sahara occidental. Ses messages, cette démonstration de force et ces exercices de combat interviennent au moment où un rapport américain de Global Fire Power classe l'Algérie comme étant une puissance militaire à la 26ème place mondialement et la 3ème dans le Monde arabe et première au Maghreb, contrairement à l'armée marocaine qui a reculé à la 56ème place. Ce classement a pris en considération plusieurs facteurs aussi bien sur le plan de l'armement que des compétences et formation. Le rapport a aussi pris en compte les hautes technologies que détient chaque pays. C'est un classement qui va certainement pousser Mohammed VI à augmenter ses contrats d'achats d'armes de l'Arabie saoudite qui joue un rôle important de propagande au profit de la mouvance terroriste, mais aussi comme soutien au Maroc dans le dossier du Sahara occidental.