La perméabilité des frontières, la pauvreté des populations qui y vivent ont contribué à en faire une base pour trafics en tout genre Le ministre de l'Intérieur, Nouredine Bedoui, a appelé à l'«éradication» des organisations terroristes qui menacent la stabilité de la région lors de la 12ème session du Comité frontalier algéro-malien qui s'est tenue jeudi dernier à Bamako. Que de chemin parcouru depuis l'Accord de paix et de réconciliation au Mali signé le 15 mai et le 20 juin 2015 à Alger. Quand bien même reste-t-il fragile les regards sont désormais tournés vers l'avenir. C'est en tout cas la voie sur laquelle se sont engagées les autorités maliennes. Elles peuvent compter sur l'Algérie qui sera à leurs côtés. La 12e session du Comité frontalier algéro-malien qui s'est tenue jeudi dernier à Bamako sous la coprésidence du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, et du ministre malien de l'Administration territoriale, Idrissa Maïga, a donné l'occasion de réaffirmer la solidité des liens qui unissent l'Algérie et le Mali. La rencontre a permis de consolider les «relations d'amitié traditionnelles entre les deux pays et d'instaurer une nouvelle dynamique de coopération et de solidarité dans la région, marquant de ce fait l'amorce d'une nouvelle étape dans l'approfondissement des relations bilatérales», a souligné Nouredine Bedoui à l'issue des travaux de ce rendez vous. «Il existe une forte volonté politique de renforcer la coopération avec le pays frère et ami qu'est l'Algérie pour instaurer la stabilité et, partant, relancer le développement économique dans la région tout entière», a indiqué de son côté son homologue malien non sans avoir omis de «saluer» le rôle joué par l'Algérie sous la direction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika pour «asseoir les fondements de la paix et de la stabilité» au Mali. La région est cependant loin de constituer un havre de paix. Elle est sous la menace permanente des groupes terroristes et des organisations criminelles. La perméabilité des frontières, la pauvreté des populations qui y vivent...contribué à en faire un de leur terrain favori. Une base pour trafics en tout genre. Les actes terroristes, l'immigration clandestine, le trafic de drogue, la traite des êtres humains et la contrebande «constituent des menaces visant à porter atteinte à la sécurité des frontières, à entraver le déplacement des personnes et des biens et à paralyser l'économie de la région» a fait remarquer le ministre algérien de l'Intérieur et des Collectivités locales qui a appelé à mobiliser toutes les capacités pour leur faire face et les éradiquer. «Il faut mobiliser toutes nos capacités pour faire face aux groupes terroristes et éradiquer les organisations criminelles qui veulent porter atteinte à la sécurité de la région», avait indiqué M.Bedoui dans son allocution d'ouverture de la 12e session du Comité frontalier algéro-malien. Les groupes terroristes et les organisations criminelles «profitent de l'absence des institutions et la perméabilité des frontières et l'instabilité de leurs populations pour les influencer par des idéologies extrémistes», a-t-il fait constater. Les deux pays doivent «oeuvrer à intensifier les efforts pour lutter contre la pauvreté et le sous-développement, notamment dans les régions frontalières communes qui constituent un défi complexe», a-t-il préconisé. Comment ces initiatives doivent-elles se traduire sur le terrain? Il faut «assurer aux populations des régions frontalières, particulièrement les jeunes, un avenir meilleur, en proposant des solutions sous forme d'initiatives qui répondent aux besoins des populations de ces régions, en encourageant le développement socio-économique et en permettant à leurs populations l'accès à l'enseignement, à la formation professionnelle et aux soins», a expliqué Nouredine Bedoui qui a suggéré «la création des petites et moyennes entreprises en matière d'artisanat et le lancement des programmes d'échange culturel et sportif entre les populations des régions frontalières des deux pays» pour combattre le mal à la racine.