Avec l'ouverture du paysage audiovisuel en Afrique du Nord, les chaînes de chaque pays du Maghreb, prennent leur distance et leur indépendance des productions arabes. Ainsi, comme en Algérie, la Tunisie a opté pour la production locale, la première télévision publique, la reine de l'audience, Al Wataniya 1 diffusera durant ce Ramadhan le feuilleton «Warda w Kteb», qui revient sur le printemps arabe et la révolution du Jasmin entre Tunis et Sidi Bouzid, avant et après les événements du 14 janvier 2011. Hannibal TV table sur «Al Akaber» («Les bourgeois»), un drame à cheval entre la Tunisie et le Liban. Al Hiwar Ettounsi lance de son côté la deuxième saison de «Awled Moufida», le feuilleton de Sami El Fehri, ainsi que «Flash-Back» de Mourad Ben Cheikh, qui met en vedette Lotfi Abdelli. Ce dernier est également à l'affiche de la deuxième saison de «Bolice 7ala 3adia» sur Attessia TV, une série comique sur la brigade antiterroriste tunisienne. Une version tunisienne de la série filmée par un Tunisien «B73» sur Echourouk TV. Au Maroc, c'est toujours la télévision à financement public privé, la 2M, qui met le paquet. Elle annonce l'arrivée d'une nouvelle sitcom, «Kabbour et Lahbib», avec Hassan El Fad et Haytam Miftah, deux des acteurs de la série à succès «L'Couple», diffusée pendant les trois derniers mois de Ramadhan. Dans le reste de la grille figurent plusieurs autres séries («Kebbour et Lahbib», «Sir Al Morjane», «Casa-Cairo»...), quatre films et neuf téléfilms inédits, une nouvelle saison de l'émission de caméras cachées «Mchiti Fiha», et le programme culinaire «Master Chef Celebrity» qui verra s'affronter sept célébrités marocaines. De son côté, la chaîne privée Medi 1 TV, outre trois nouvelles séries, met en avant un talk-show humoristique, «Saa Kbel Lftour», et un programme de caméras cachées tourné dans un hôtel cinq étoiles. En revanche, en Egypte, on mise beaucoup sur la production arabe et les feuilletons égyptiens sont réputés pour être à la hauteur. Cette année c'est la filiale égyptienne du groupe saoudien MBC Misr qui déploie les grands moyens avec le lancement de plusieurs séries, parmi lesquelles «Al Ostoura» («La légende»), qui met en vedette la nouvelle star montante égyptienne, Mohammed Ramadan, ou encore «Banat Superman», une série comico-fantastique tournant les super-héros en dérision. L'Ertu (télévision publique) diffuse quant à elle, entre autres, le feuilleton à suspense «Al Mizan» qui suit les aventures d'une avocate soumise à rude épreuve. Par ailleurs, la ministre égyptienne de la Solidarité sociale, Ghada Wali, a annoncé que le gouvernement va mettre en place des subventions d'un million de livres (environ 100.000 euros) pour la création de séries télévisées ramadhanesques aidant à lutter contre l'usage de drogues dans la société égyptienne. Le versement de cette subvention sera assuré conjointement par le ministère de la Solidarité sociale et celui de la Jeunesse et des Sports. Selon Ghada Wali, «pendant le Ramadhan 2014, 15,5% du temps total d'antenne des séries TV donnaient une image positive de l'usage de drogues». En 2015, ce taux a été ramené à 13% après la signature par les réalisateurs et scénaristes égyptiens d'une charte sur le traitement des drogues à l'écran. Lors du Ramadhan 2016, qui a débuté hier, le département de Ghada Wali va passer au peigne fin l'ensemble des séries télévisées, afin dit-elle de «blacklister les oeuvres qui selon nous encouragent l'abus de drogues». [email protected]