Entre 2005 et 2015 les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE n'ont pas atteint 14 milliards de dollars tandis que les importations, du continent européen, se sont élevées à 220 milliards de dollars. Le déséquilibre est abyssal. Les échanges commerciaux entre les deux partenaires penchent nettement en faveur de l'Union européenne. Entre 2005 et 2015 les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE n'ont pas atteint 14 milliards de dollars tandis qu'elle a importé, du continent européen, pour 220 milliards de dollars. «Sur 10 années, le cumul des exportations algériennes hors hydrocarbures (HH) vers l'UE n'a même pas atteint les 14 milliards de dollars alors que le cumul des importations s'est chiffré à 220 milliards de dollars avec une moyenne annuelle de 22 milliards de dollars», indiquent des statistiques de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) répercutées par une dépêche de l'Aps datée d'hier. Un marché de dupes? Peut-être pas. Mais il a par contre le mérite de faire la démonstration que les produits algériens hormis les hydrocarbures ou leurs dérivés ont du mal à faire leur trou sur le continent européen. Sont-ils de moindre qualité? Sont-ils trop chers? L'étude des experts d'Algex ne le dit pas. Le bilan qu'ils font cependant de 10 années d'échanges commerciaux avec nos partenaires européens n'est vraiment pas folichon pour le pays. Au point de jeter le doute sur l'efficacité de ce nouveau modèle de croissance économique qui a été acté lors de la dernière tripartite (gouvernement, patronat, Ugta) pour sortir l'économie nationale de son addiction au pétrole. Au moment où les cours de l'or noir n'arrivent toujours pas à se relever de leur dégringolade. Les chiffres laissent pantois. Ils accréditent cette remarque. «Les exportations algériennes hors hydrocarbures vers les pays de l'UE sont passées de 597 millions de dollars en 2005 à 2,3 milliards de dollars en 2014 avant de baisser à 1,6 milliard de dollars en 2015», précise le document de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur. «Par secteur, les produits industriels (exportés en exonération totale vers l'UE) ont représenté 90% des exportations hors hydrocarbures mais dont plus de 75% sont des dérivés d'hydrocarbures», ajoute la même source. Qu'en est-il du secteur de l'agriculture que l'on tient pour un des fers de lance de cette économie créatrice de richesses toujours en gestation? Les produits agricoles algériens se sont-ils implantés en terre européenne? «S'agissant des exportations algériennes des produits admis sous contingent (0% de droits de douanes) qui concernent les produits agricoles et agroalimentaires, il est observé une consommation quasi nulle», écrivent les rédacteurs du document d'Algex. «A titre d'exemple, en 2015, l'exportation de la pomme de terre s'est établie à 24 tonnes pour un montant de 11.500 dollars alors que le contingent accordé au pays par l'UE est de 5000 tonnes» soulignent -ils? Idem pour l'huile d'olive, dont la valeur a enregistré en 2015 une hausse à 134.000 dollars contre 50.000 dollars en 2014, les exportations ont été de 35 tonnes sur un contingent de 1 000 tonnes, mentionnent-ils «Pour la consommation du contingent des pâtes alimentaires et de couscous, fixé à 2000 tonnes,il n'a été que de 0,44% et de 12,5%, respectivement, pour une valeur de 9000 dollars et de 210.000 dollars.» notent les enquêteurs d'Algex. Du côté de nos vis-à-vis, cela va plutôt bien. L'UE se taille la part du lion. Plus de 50% des importations nationales proviennent de nos partenaires européens. «Entre 2005 et 2015, les importations de l'Algérie auprès de l'UE ont représenté une moyenne de 52% des importations globales du pays», spécifie le rapport de l'Agence. Elles ont presque triplé en neuf ans pour décliner l'année dernière, tout en maintenant un écart favorable notoire par rapport aux revenus des importations algériennes. «Elles sont passées de 10,7 milliards de dollars en 2005 à 29,7 milliards de dollars en 2014 puis à 25,3 milliards de dollars en 2015», précisent les services d'Algex. Un bilan somme toute à l'image de l'économie algérienne en devenir. Pas encore conquérante. Ce qui explique aussi, en partie, ce déséquilibre dans ses échanges avec ses partenaires européens. D'où la nécessité, aussi, d'apporter des correctifs à l'Accord d'association qui lie l'Algérie à l'UE.