Des médecins généralistes s'expriment. Suite au décret exécutif n°04-101 du 1er avril 2004 fixant les modalités de versement de la contribution des organismes de sécurité sociale au financement des budgets des établissements publics de santé qui, dans son article 3, exige des établissements publics de santé de fournir trimestriellement aux caisses de sécurité sociale compétentes les informations relatives aux assurés sociaux et à leurs ayants droit, pris en charge par les établissements publics de santé, et suite à l'audition d'un certain nombre de médecins généralistes de santé publique du secteur sanitaire Oran-ouest par les services de la Cnas et par la Gendarmerie nationale dans le cadre d'une opération «d'assainissement du remboursement des frais médicaux», le Syndicat national des médecins généralistes de la santé publique (Snmg/SP, comité Oran-ouest a tenu mardi dernier une assemblée générale regroupant ses adhérents. Dans son intervention, le Dr T. Sabeur, président du comité Oran-ouest, a invité ses confrères et ses consoeurs à faire preuve de prudence, d'exercer la profession dans le respect de la réglementation et de ne pas délivrer des ordonnances à tort et à travers. «Nous avons une responsabilité, a-t-il dit, nous devons l'assumer pleinement, le secteur employeur doit aussi assumer ses responsabilités et mettre à la disposition des médecins les moyens nécessaires pour répondre efficacement aux besoins des malades». Dans son communiqué, le Snmg/SP demande au secteur employeur qui est le secteur sanitaire, de réunir les conditions d'exercice de la profession médicale face à une société déstructurée et en pleine mutation. Face à ce qui précède, le Snmg/SP considère qu'il est très important de faire la part des choses et éviter les amalgames, le médecin généraliste, peut-on lire dans ce communiqué, ne doit pas être le bouc émissaire d'une situation délicate que traverse la Cnas. Cette dernière devra beaucoup plus contribuer à préserver la profession médicale en faisant jouer pleinement le rôle des médecins-conseil Cnas et le représentant de la Cnas au sein du conseil d'administration du secteur sanitaire. Dans ce même communiqué, le Snmg/SP propose au secteur employeur de réunir les conditions de sécurité d'exercice au niveau des cabinets de consultation de médecine générale, il exige la diffusion et l'affichage sans délai, d'une note de service dûment signée par le directeur où il est fait obligation au malade de décliner sa véritable identité pour l'établissement des ordonnances médicales. Il propose, enfin, la réorganisation totale des bureaux de réception médicale par l'affectation d'agents de la Cnas et la tenue urgente d'une réunion mixte regroupant les représentants des médecins prescripteurs du secteur sanitaire Oran-ouest et la direction de la Cnas d'Oran. Lors de la conférence de presse, le Dr T. Sabeur a expliqué que les médecins ne peuvent en aucun cas faire le travail des services de la Cnas. Quant au problème de sécurité, le conférencier dira: «Lorsque les médecins sont de garde dans les secteurs sanitaires, ils sont exposés aux menaces de toxicomanes, aucune sécurité n'existe. Pour ne pas être agressé, le médecin se voit dans l'obligation de délivrer une ordonnance». Il est à noter que le secteur sanitaire Oran-ouest est très important car il est composé de cinq sous-secteurs comprenant cinq polycliniques, 14 centres de santé, deux maternités urbaines et deux services spécialisés avec un effectif de 142 médecins généralistes, 108 chirurgiens dentistes, 389 paramédicaux et 33 médecins-spécialistes. Du 1er janvier 2002 au 30 juin 2004, ce secteur sanitaire a enregistré 1.916.735 actes médicaux, soit 2.739,19 actes en moyenne par jour.