“C'est le système le plus transparent et le plus rationnel de contribution financière de la Sécurité sociale à la prise en charge des dépenses de santé des assurés sociaux”, affirme le ministre du Travail et de la Sécurité sociale. “Les dépenses de remboursement du médicament sont passés de 19,67 milliards de dinars en 2000 à 33,3 milliards de dinars en 2003, pour atteindre 40,5 milliards de dinars en 2004”. Ces chiffres ont été révélés, hier, par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, à l'occasion des travaux de la rencontre euro-méditerranéenne sur le financement de la santé et le développement économique. Le système de Sécurité sociale algérien, est considéré, à juste titre, comme l'un des plus généreux dans le monde de par la couverture qu'il assure à environ 80% de la population (assurés sociaux et non salariés et leurs ayants droit). Mais la facture est colossale pour ce système, affirmera le ministre, qui ajoutera que “dans notre système de Sécurité sociale, l'assurance-maladie est financée par une quote-part de 14% de cotisation globale de la Sécurité sociale qui, elle, est de 34,5% de l'assiette de cotisation”. Des taux considérés comme “pas vraiment élevés par rapport à la nature et au niveau des prestations accordées”, estime l'intervenant. Le ministre annonce donc, que la contribution des organismes d'assurance sociale au financement des établissements publics de soins va s'opérer pour la dernière année selon le mode du “forfait hôpitaux”. Selon lui, ce mode de financement, qui tire sa genèse de la mise en œuvre du principe de la gratuité des soins à partir des années 1970, est aujourd'hui trop onéreux. Les montants alloués à cet effet en 2004 et l'année en cours ont été respectivement de 27 milliards de dinars et de 35 milliards de dinars. Le forfait hopitaux sera donc progressivement abandonné au profit d'une autre formule. Le principe du forfait, précisera Tayeb Louh, est actuellement en voie d'être remplacé par le système de contractualisation des relations entre la santé et la Sécurité sociale. C'est le système “le plus transparent et le plus rationnel dans la contribution financière de la Sécurité sociale à la prise en charge des dépenses de santé des assurés sociaux”. Cette politique, soulignera le ministre, n'a qu'un objectif, celui d'arriver à “concilier les impératifs de rationalisation de la dépense d'une part, et la fourniture de soins de qualité d'autre part”. Dans ce cadre, annonce Tayeb Louh, “des mesures réglementaires ont été entreprises en vue de déterminer l'encadrement des relations contractuelles fixant les modalités de versement de la contribution des organismes de Sécurité sociale aux budgets des établissements publics de santé qui devra se faire, désormais, sur la base des listes des assurés sociaux ayant été effectivement pris en charge dans ces établissements”. Les aspects liés à la facturation seront, selon lui, traités dans une première phase à travers l'actualisation et la restructuration des cadres de détermination de la nomenclature nationale et de la tarification des actes professionnels, qui constituent un outil indispensable au mode de paiement. Dans une phase ultérieure, ajoutera-t-il, il s'agira “d'opter pour un mode de paiement reposant sur des critères scientifiques, professionnels et objectifs, une qualité de prestation et un coût équivalent et ce, qu'elle que soit la structure hospitalière”. Au sujet des transferts pour des soins à l'étranger, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale indique qu'il y a une nouvelle politique qui est en train de s'amorcer. “Il s'agit, désormais, de faire venir des équipes de spécialistes étrangers chez nous”, déclare le ministre qui fait savoir qu'une expérience a été menée avec un groupe de médecins belges dans le cadre de la chirurgie cardiaque des enfants. Cette politique nous permet, affirmera-t-il, d'une part de réduire nos dépenses en matière de transferts et, de l'autre, d'assimiler les nouvelles technologies en faisant venir des équipes de spécialistes étrangers. K. D.