L'équipe d'Algérie avait besoin de ce succès pour retaper le moral des joueurs. Il était temps. Depuis une année, l'équipe nationale de football ne savait plus conjuguer le verbe gagner. Son dernier succès remontait au mois de janvier 2004, lorsqu'elle était venue à bout de son homologue d'Egypte lors du premier tour de la phase finale de la CAN qui s'était déroulée en Tunisie. Une année de disette. Un bail pour un onze habitué, je dis, à aligner les succès et qui, aujourd'hui, en est à les comptabiliser au compte-gouttes. Trois à zéro c'est aussi une marge de sécurité comme cette équipe nationale n'en avait pas assurée depuis près d'une décennie. Il faut, en effet, remonter à août 1996 pour voir un succès sur un tel écart lors que les Verts, au sortir d'une cauchemardesque élimination de la coupe du monde de 1998 face au Kenya, s'étaient réveillés face à la Côte d'Ivoire qu'ils avaient battue pour le compte des éliminatoires de la CAN de 1998. Dans les circonstances actuelles du football algérien et de son équipe nationale, cette victoire sur le Burkina Faso (qui, soit dit en passant n'a pas tellement réussi aux Algériens ces dernières années) est bonne à prendre. Elle sert, surtout, à retaper le moral des troupes qui sont, certainement, affectées d'avoir raté, pour l'instant, les éliminatoires de la coupe du monde et de la CAN de 2006 et qui sont toujours marquées par l'humiliante défaite concédée à domicile aux Gabonais. C'est, en tout cas, le succès du soulagement pour Ali Fergani qui devait désespérer de voir son équipe enfin prendre conscience de ses possibilités. Cependant, gardons-nous de faire sonner les trompettes de la gloire. Mercredi soir, l'équipe nationale a remporté une large victoire en jouant mieux que les fois précédentes, un point c'est tout. Il faudrait être vraiment subjectif pour affirmer que ce onze-là a fourni une prestation de première valeur. Ce ne serait, d'ailleurs, pas le servir que de faire croire cela. Son entraîneur Ali Fergani l'a d'ailleurs reconnu en fin de match. «C'est un match dont on a pu tirer quelques enseignements positifs. L'équipe a mieux joué que précédemment. Disons qu'elle a été dans la continuité de ce qu'elle avait montré lors de la seconde mi-temps de son match contre le Sénégal. Cependant, je n'irai pas jusqu'à dire qu'elle a été parfaite. Elle est loin de ce que l'on peut espérer d'elle, c'est vous dire que le plus gros du travail reste à faire», a-t-il affirmé. Mercredi soir, Fergani a titularisé d'entrée de jeu 7 joueurs émigrés. Il aurait pu y en avoir 8 si Anther Yahia ne s'était pas blessé lors du stage de préparation à ce match. Avec lui et Beloufa, le coach national voyait sa charnière défensive centrale être sur la touche. Il l'a remplacée par la paire Bouguerra - Zafour qui a su se débrouiller notamment en seconde période lorsque les Burkinais se réveillèrent et menèrent quelques offensives de son aloi. Ces deux arrières centraux furent épaulés sur les côtés par Brahami à droite et par Belhadj à gauche, le premier se faisant remplacer par Raho à la 81'. Les deux défenseurs latéraux n'eurent pas tellement de travail à effectuer face à des Burkinais assez timorés sur les ailes. Au milieu du terrain avec Mansouri comme relayeur, Dziri éprouva beaucoup de peine à entrer dans le jeu et fit montre d'une prestation médiocre. Le repli de Ziani (remplacé à la 90'+1' par Ghazi) et de Saïfi (remplacé à la 46' par Achiou) contribua à bloquer la stratégie burkinaibée élaborée par le Français Simondi. Enfin, il y a lieu de souligner la satisfaction de la ligne offensive avec un Bourahli (remplacé par Belkaïd à la 68'), un Arrache (remplacé à la 61' par Daoud Sofiane) très remuants, deux joueurs superbement épaulés par un Ziani et un Saïfi très enjambés lorsqu'ils se portaient en attaque. Répétons-le, un succès pareil nous retape le moral et est de bon augure en prévision du match du Rwanda le 27 mars. Cependant, il faut dire que les Burkinabais ont raté leur match. Ils ne se sont retrouvés qu'en seconde période et ont pu peser d'un réel danger sur la défense algérienne. Mercredi, ce n'était qu'un match amical alors que le 27 mars il s'agira de livrer un match officiel. Autant dire que les données changeront du tout au tout et la motivation également. Fergani n'a plus d'autre match pour préparer cette échéance. Celui de mercredi lui aura, au moins, servi à tirer quelques enseignements utiles.