Le fonds est alimenté avec parcimonie depuis cette année. Il est pratiquement en cessation de paiement. C'est ce que nous a révélé un responsable au niveau du ministre du Commerce en marge de la journée d'information qui a eu lieu hier à l'hôtel Mercure sous le thème générique «Développement de stratégie à l'export». La rencontre a été organisée par Anexal-SFI en présence du ministre de l'Industrie et de la restructuration ainsi que Mourad Medelci, conseiller auprès du président de la République et Sid Ali Lebib, le DG des Douanes. Les thèmes abordés lors de ce séminaire ont tourné autour des moyens à mettre en oeuvre pour sensibiliser et former sur les méthodes et outils pour l'élaboration d'un plan stratégique à l'export. A ce propos, nous avons appris qu'un document a été préparé par le ministère du Commerce préconisant la stratégie nationale de promotion d'exportations hors hydrocarbures. Ce dernier sera soumis à l'Exécutif pour adoption. Parmi les points proposés dans ce document, la création de «couloirs verts» au niveau des ports et des aéroports, une formule qui permet aux exportateurs de faire passer leurs produits sans les contraintes de contrôle de rigueur et ce, par souci de fluidité. L'autre point nodal concerne l'étude du marché ainsi qu'un audit interne de l'entreprise pour une meilleure connaissance des besoins du marché. L'Etat, à travers cette nouvelle stratégie, ne pourra avoir qu'un rôle d'accompagnement et de conseil. Il s'agit aussi de cibler les vrais besoins et de répondre en conséquence. Les aides seront accordées avec mesure. Avec la signature, l'accord d'association avec l'OMC qui sera soumis à l'APN au mois de mars, fera en sorte que l'octroi des subventions soit amenuisé au fur et à mesure. Les produits agroalimentaires seront les seuls à être épargnés par la déferlante de la concurrence. Des sources nous ont révélé à propos du fonds spécial pour la promotion des exportations qu'«il est alimenté avec parcimonie. Il est pratiquement en cessation de paiement faute de ressources. Cette année, les exportations hors hydrocarbures n'ont bénéficié que de 600 millions de dinars alors que les besoins réels sont de l'ordre d'un milliard de dinars». Ce fonds depuis sa création en 1996 a obtenu 2,9 milliards de dinars. Il est alimenté grâce à la TIC (taxe intérieure sur la consommation). Un taux de 2% est prélevé des recettes provenant de cette taxe et donc versé dans l'escarcelle. C'est, selon nos sources, une directive du ministre des Finances qui a fait la même sur d'autres fonds alimentés par le Trésor public. Ceci étant devant cette situation certains exportateurs vont être pénalisés par cette mesure. On leur reproche de ne pas participer à l'étude du marché et à l'effort dans les espaces extérieurs. Chose dont se défendent les exportateurs qui affirment travailler selon les normes internationales pour preuve les recettes des exportations qui sont en hausse. Un pari qui n'aurait pu être réalisable, selon eux, que parce que le produit national a effectivement sa place sur le marché mondial. C'est dans le but d'élaborer une feuille de route pour les professionnels du secteur que l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal) organise des séminaires et des rencontres afin d'arriver à sortir la corporation de son carcan et pour qu'elle puisse s'adapter et faire face aux engagements internationaux pris par l'Algérie. Le panel compte plus de 800 adhérents dont 20 exportateurs potentiels réalisant les plus gros chiffres d'affaires. Les recettes en exportations hors hydrocarbures ne représentent que 3% sur les recettes globales. Un taux qui reste très bas, selon les participants. L'année 2004 est qualifiée d'année très prometteuse avec un chiffre d'affaires avoisinant les 790 millions de dollars, soit une progression de 20 % par rapport à l'année 2003 qui a enregistré un chiffre de 600 millions de dollars. M.Medelci en prenant la parole a fait un constat peu reluisant de la situation économique durant les années précédentes qui a vu la prolifération des barons de l'import -import. «Nous n'avons fait qu'importer depuis 40 ans» a-t-il fait remarquer. M.Yalaoui le président d'Anexal , lui est plutôt optimiste quant à l'avenir des exportations bien que ne cachant pas son inquiétude concernant les entraves bureaucratiques et surtout logistiques que subissent les entreprises d'export, à commencer par les lenteurs administratives, en passant par les banques qui sont frileuses, la douane ainsi que le transport.