Le secrétaire général du RND La rencontre de cette branche estudiantine rattachée au RND est une aubaine propice saisie par le parti qui n'a pas tenu son université d'été depuis 2005. «La décennie noire, que nous avons prénommée tragédie nationale dans le but de ne pas remuer la plaie, était une guerre civile.» C'est ce qu'a déclaré Ahmed Ouyahia en donnant hier le coup de starter à l'université d'été de l'Union générale des étudiants algériens, branche estudiantine proche du Rassemblement démocratique. La rencontre se tient dans la ville d'Oran. En faisant de telles déclarations, il n'a pas laissé les présents sur leur soif en leur expliquant que «le retour à la paix a été concrétisé grâce aux sacrifices des hommes qui ont agi et réagi dans le but d'asseoir l'actuel apaisement dans le cadre de la réconciliation nationale qui, grâce à cette charte, l'Algérie a réussi à éteindre l'étincelle de la discorde». En rendant hommage aux martyrs et aux sacrifices des hommes et des femmes, Ouyahia est revenu rétrospectivement dans l'histoire contemporaine algérienne en abordant la question du patriotisme et la lutte armée menée par les Algériens contre le colonialisme français jusqu'au recouvrement de l'Algérie de sa souveraineté. D'un verbe cru, il dira que «l'indépendance ne nous a pas été offerte par le général de Gaulle tel que le disaient certains trompeurs». Une telle confession amène Ahmed Ouyahia tout droit vers une autre dans laquelle il n'a pas hésité à indiquer que «l'Algérie, à l'instar des pays musulmans, fait l'objet de complot à la fois diabolique et infernal». Le ton est, selon Ouyahia, à la vigilance et à la prudence, notamment en ce qui concerne nos convictions religieuses. La montée en force de la guerre fratricide entre les chiites et les sunnites notamment dans plusieurs pays arabes a, contre toute attente, motivé Ouyahia à renouveler la position et le positionnement algériens dans le choix porté sur la voie sunnite des Algériens. Cela laisse croire qu'aucune place n'est laissée à d'autres voies comme le chiisme. «Nous sommes arabes et musulmans, sunnites et malékites», a-t-il renouvelé avant de plaider pour «la nécessité de s'attacher aux principes religieux de nos aïeux, loin des idéaux conflictuels». Revenant à la question économique qui prévaut actuellement dans le pays, Ouyahia décortique la situation et affirme que «les cours du pétrole, devant atteindre les seuils des 100 dollars/ le baril, ne connaîtront d'augmentation que dans les 15 années prochaines». Sur sa lancée, il a ajouté en expliquant que «nous devons être conscients de la situation de la prochaine étape d'autant que la situation financière sera encore aiguë». Ouyahia plaide pour se lancer dans l'application d'un traitement de choc en reposant essentiellement sur «la nécessité d'éviter le gaspillage et se lancer dans un autre défi en faisant face à toutes les situations». Pour Ouyahia, ce nouveau défi doit consister en la nécessité du développement de deux secteurs névralgiques, créateurs d'emplois et de richesse. Il s'agit du tourisme et de l'agriculture. En affirmant ces données, Ahmed Ouyahia est contre toute attente, conscient en ce qu'elles reposent sur des données réelles sans toutefois verser dans l'alarmisme ni dans le défaitisme ni encore dans la renonciation notamment en ce qui concerne la prise en charge des incidences qui peuvent en découler des suites de la crise qui se profile à l'horizon. C'est ainsi qu'il a réaffirmé encore une fois l'engagement de l'Etat quant à soutenir et consolider les couches sociales démunies ou encore celles vivant dans des conditions sociales précaires. «L'Algérie ne lâchera pas les catégories sociales précaires», a-t-il plaidé du haut du podium lui ayant servi de «prétoire» sur lequel il n'a rien omis au passage en abordant toutes les questions marquant la conjoncture actuelle y compris les deux problématiques économiques et sociales qui prévalent dans le pays. S'adressant ingénieusement à l'opposition, notamment celle réclamant la récupération du dû algérien prêté par l'Algérie au profit du Fonds monétaire international, le FMI. Ouyahia, sans s'attarder sur une telle question, a coupé l'herbe sous les pieds de ces voix jugées par plus d'un de verser dans l'amalgame et de la confusion. «Nous dirons çà à ceux qui se prénomment en tant qu'opposition que les milliards de dollars prêtés au FMI sont là, ils sont dans le Fonds de change de monnaies», a-t-il expliqué. Ouyahia hausse le ton et durcit un tant soit peu son discours tout en l'accompagnant d'un verbe explicite s'adressant à cette opposition. En ce sens il tance cette opposition en lui adressant un message à la fois direct et percutant: «Nous refusons des accusations creuses basées sur des dires se répandant comme quoi l'Algérie est riche alors que son peuple est pauvre.» La rencontre de cette branche estudiantine rattachée au RND est une aubaine propice saisie par le parti d'Ouyahia qui n'a pas tenu son université d'été depuis 2005.