Le statut de martyr en discussion Le dialogue entre le mouvement citoyen des archs et les représentants de l'Etat qui a repris depuis lundi, s'est poursuivi hier. Une réunion du comité de suivi de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur s'est tenue en début d'après-midi avec à l'ordre du jour les points restants du premier chapitre du document de mise en oeuvre élaboré par l'interwilayas et retenu par le comité de suivi comme base de travail. Une partie ayant été étudiée et conclue précédemment, il reste l'attribution d'un statut de martyr et de blessé à toutes les victimes décédées ou blessées lors des évènements du Printemps noir et le départ des brigades de gendarmerie. Les performances enregistrées avant la tenue du conclave interwilayas et qui ont suscité enthousiasme chez les autres coordinations hésitantes au départ sont présentement difficiles à égaler eu égard au caractère complexe et à la teneur de la suite des points qui restent à débattre. Rien que pour l'attribution du statut de martyr pour les victimes du Printemps noir, les débats seront des plus serrés si l'on considère les précédentes déclarations du pouvoir à ce sujet. L'essentiel étant dans le contenu en matière d'acquis pour cette frange de la société qui avait beaucoup donné pour la cause, la dénomination est moins importante. Toujours est-il que les interlocuteurs d'Ouyahia ne lâcheront pas prise comme ce fut le cas avec la revendication portant sur la responsabilité de l'Etat dans les événements de Kabylie, qui reste un acquis politique considérable. Renforcée plus que jamais par la confiance qui lui a été renouvelée lors du dernier conseil interwilayas tenu à Tizi Rached, la délégation du mouvement citoyen désormais de 20 membres, poursuit ses pourparlers avec Ouyahia dans de meilleures conditions. En tout cas, l'Etat aura tout à gagner en accédant à cette demande. A rappeler que lors du dialogue dit «taiwan», l'équipe de Salim Allilouche avait obtenu un statut dit «victime du parachèvement de l'identité nationale». Celui-ci a été immédiatement rejeté par les acteurs qui sont actuellement en pourparlers avec le chef du gouvernement. A ce titre, on ne peut croire qu'à de meilleurs résultats. On ne sait pas pour l'heure si des rapprochements existent sur ce point, ou alors les deux parties vont camper sur leurs positions respectives. L'accord global sur la mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur était l'opinion la plus consensuelle pour éviter le clash. Mais le passage du rapport conflictuel à celui de partenariat, tel que décrit par les délégués eux-mêmes, laisse penser qu'un terrain d'entente peut être trouvé même si cela demandera à coup sûr du temps. Il en est ainsi pour d'autres revendications, à l'image du départ des brigades de Gendarmerie nationale. Là aussi, des possibilités existent pour dépasser l'écueil. Tout est en fait lié à la responsabilité des uns et des autres.