Il n'y a point de cassure dans le processus de dialogue pouvoir-archs après le changement survenu à la tête de l'Exécutif. On en a pour preuve la rencontre entre les délégués du mouvement citoyen et les cadres de l'Etat, tenue hier au Palais du gouvernement à Alger. Cette réunion s'inscrit dans le cadre de la poursuite des travaux du comité de mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur, chargé de l'étude des modalités techniques ayant trait à la consécration sur le terrain des points contenus dans ce document. Néanmoins, et du fait que ce rendez-vous s'est fait jour au lendemain de la nomination de Belkhadem à la tête du gouvernement, cela démontre si besoin est, que le dialogue pouvoir-archs s'inscrit désormais dans la continuité. Cela confirme, également, que l'accord du 15 janvier 2005, paraphé entre les deux parties en vue d'une satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur, est toujours de mise. De plus, et de l'avis de l'un des délégués du mouvement citoyen, la réunion d'hier était programmée «une quinzaine de jours avant le départ d'Ouyahia». Ainsi, l'on constate aisément que Abdelaziz Belkhadem n'a, vraisemblablement, apporté aucun changement dans l'agenda des réunions arrêté entre le gouvernement et les représentants des archs, sous les auspices de son prédécesseur. Sur un autre volet, il y a lieu de souligner que les rencontres de concertation entre les membres du comité de mise en oeuvre se penchent, beaucoup plus, sur des aspects techniques, portant, entre autres, sur les indemnités à pourvoir au profit des victimes du Printemps noir, le statut de ces dernières et sur la question de la défiscalisation notamment. Ainsi ces questions ont été inscrites, une fois de plus, à l'ordre du jour de la réunion tenue hier à Alger. Cependant, et selon toujours notre source, les délégués du mouvement citoyen ont saisi l'opportunité de la rencontre d'hier afin de solliciter auprès de leurs interlocuteurs, parmi les représentants du gouvernement, de programmer dans les meilleurs délais la tenue d'une rencontre regroupant les membres du comité de suivi. Autrement dit, les délégués des archs ont rejoint hier le Palais du gouvernement avec l'idée de rencontrer Abdelaziz Belkhadem dans les prochains jours pour discuter des points qui, jusque-là, empêchaient une avancée palpable du processus du dialogue. Il faut savoir que le comité de suivi institué dans le cadre des négociations gouvernement-archs, est l'instance politique dudit dialogue. Du temps d'Ahmed Ouyahia, c'est en effet à ce niveau que certaines divergences inhérentes à l'officialisation de tamazight, au départ des gendarmes de la Kabylie et aussi à la question de l'allocation chômage, se sont érigées comme de sérieux obstacles devant l'aboutissement du dialogue. En sera-t-il autrement avec la nomination de Belkhadem à la tête de l'Exécutif?