Les occupants de la cité Aïnouche-Hadjila plus connue sous l'appellation de cité «évolutive», au centre-ville de Bouira ont poussé un grand ouf. L'opération recasement et démolition de cette cité a débuté hier. En chiffres, l'opération se résume à 204 familles relogées. 27 personnes ont déposé des recours alors qu'une dizaine refuse de quitter les lieux insatisfaits de l'offre des pouvoirs publics. L'opération inscrite dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire et de la rénovation de l'ancienne ville a été maintes fois reportée en raison de la difficulté à maîtriser le nombre exact d'occupants. Ce fait amena le wali dès son installation, à surseoir à l'opération et à diligenter une enquête approfondie pour écarter les dizaines de postulants qui sont venus se greffer en la circonstance. C'est là la raison essentielle du report à trois reprises du recasement surtout que les appartements réquisitionnés étaient fin prêts. L'autre pomme de discorde qui a retardé l'opération reste le fait que bon nombre d'occupants disposent d'un acte de propriété et avaient exigé une compensation directe. Ces derniers, avant de signer un désistement et faire partie des bénéficiaires de nouveaux logements, s'étaient opposés fermement à toute démolition, sans qu'ils soient dédommagés par un acte de propriété immobilière attribué par l'Etat. «La plupart d'entre nous sont propriétaires de logements. Certains ont payé cher ces appartements. Et maintenant on vient nous proposer des logements sociaux dans le cadre du recasement pour lesquels on nous demande de payer un loyer mensuel. C'est inconcevable et surtout injuste», nous confiait un résident lors d'une manifestation organisée il y a une année devant le siège de la wilaya. Située au coeur de la ville de Bouira, la cité Aïnouche Hadjila, a été construite en 1958 dans le cadre du plan de Constantine prôné par De Gaulle dans sa tentative d'isoler la résistance nationale, elle est devenue, dès les années 1980, une cité totalement dégradée et exiguë pour les 128 familles qui y avaient été hébergées depuis 1958. Parce que cette cité menaçait ruine, le chef de l'exécutif de la wilaya a fait de son éradication une priorité avec le strict respect de la loi. Le CTC est intervenu et a établi un rapport confirmant la menace et le danger pour les occupants. Les 204 familles ont été relogées dans le nouveau site urbain Belmahdi à la sortie nord du chef-lieu de la wilaya.