Pyongyang a tiré hier un nouveau missile balistique qui s'est pour la première fois abattu dans les eaux japonaises, provoquant la colère de Tokyo et aggravant un climat déjà très tendu avec Séoul et Washington. L'armée américaine a indiqué que le Nord avait en fait lancé simultanément deux missiles Rodong de portée intermédiaire, l'un ayant vraisemblablement explosé au lancement. Ces tirs interviennent quelques semaines après que Pyongyang eut menacé de lancer une «action physique» contre le bouclier antimissiles américain qui doit être déployé en Corée du Sud, et quelques semaines avant de nouvelles manoeuvres conjointes entre Américains et Sud-Coréens. Le Japon a affirmé que l'un des missiles s'était abattu à 250 km au large de sa côte nord, à l'intérieur de sa Zone économique exclusive (ZEE). «C'est un acte scandaleux qui ne saurait être toléré», a déclaré à la presse le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, qui a parlé d'une «menace sérieuse à la sécurité du pays». Les Etats-Unis ont condamné de leur côté une violation claire des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qui interdisent explicitement à Pyongyang d'utiliser la technologie des missiles balistiques. Washington et Séoul avaient annoncé auparavant un accord sur le déploiement au Sud du bouclier antimissiles THAAD (Terminal High Altitude Area Defence) américain d'ici la fin de l'année prochaine, face à la multiplication des menaces venues de Corée du Nord. Condamné par Pyongyang, ce projet inquiète également Moscou et Pékin.