Ces deux partis se préparent, chacun à sa manière, aux prochaines échéances électorales. Le premier organise aujourd'hui la rencontre nationale des mohafedhs à l'hôtel Mouflon d'or, à Alger et le second compte réunir la session de son conseil national. Néanmoins leurs manières de procéder en vue du rendez-vous électoral diffèrent quelque peu. Ainsi, le leader du MSP, Mahfoud Nahnah, plutôt extraverti, cultive à merveille l'intrigue et la mise en scène. Sa déclaration précédant la visite de Chirac (en Algérie) et sa fameuse lettre aux imams l'attestent grandement. Sinon, il est fort à parier que les récentes «sorties» du cheikh traduisent plutôt un malaise au sein de la composante MSP. Et la présence d'une tendance dure au sein de cette dernière n'y serait pas étrangère. Car Nahnah, bien que croyant qu'il «faut se mettre d'accord sur les concepts et définir, une fois pour toute, les termes de résistance, lutte armée et terrorisme pour éviter d'entraîner la communauté internationale vers l'irréparable», tient absolument à rester dans la constellation du pouvoir et se soucie de l'image qu'il donne aux voisins européens immédiats. En dépit d'une perte de vitesse notoire de son parti après les intempéries de Bab El-Oued, Mahfoud Nahnah donne l'impression de naviguer dans des eaux tumultueuses. Un majliss echoura intransigeant et une aile radicale qui s'agite ne seraient pas étrangers à cet état de fait. Le MSP a, en fin de compte, redoublé d'activité en ce mois de Ramadan à l'image de l'opération de solidarité avec les démunis et les sinistrés du drame du 10 novembvre. Il compte tenir une session ordinaire de son conseil consultatif. Le FLN, quant à lui, organise la réunion des mouhafedhs sous la présidence de son secrétaire général, M.Ali Benflis. Une rencontre à inscrire dans la nouvelle politique de redéploiement initiée par la nouvelle direction du parti. Hormis cet important rendez-vous, le plus vieux parti a programmé une série de rencontres avec la base militante, qui seront animées par les membres du bureau politique. A la différence du MSP, le FLN, qui vient de faire une expérience grandeur nature de la solidarité partisane lors des intempéries qui ont endeuillé Bab El-Oued, va certainement faire le bilan de son action sur le terrain. Partageant les mêmes visions de réorganisation de la République que le gouvernement, le FLN, qui se veut également moderniste, est plus que jamais cohérent. Quelles que soient les stratégies adoptées, les deux formations - FLN et MSP - pensent toutes deux très sérieusement aux échéances électorales.