L'Algérie ne peut pas trouver meilleur avocat Le chef de mission du FMI pour l'Algérie a mis en exergue le bien-fondé des réformes engagées par le gouvernement pour la mise en oeuvre d'un nouveau modèle de croissance économique. Un rapport en chasse un autre. Comme le soleil qui chasserait l'orage. La récente sortie médiatique du chef de mission du Fonds monétaire international pour l'Algérie annihile sans coup férir les noires perspectives de la Banque mondiale pour l'économie nationale. «L'Algérie sera appelée à vivre le vrai choc financier et économique en 2018, avec des réserves de changes qui se situeront à 60 milliards de dollars», prévoit la BM dans un rapport publié fin juillet. L'institution de Bretton Woods n'a même pas laissé pousser le fruit qu'elle l'a déjà cueilli. Ce qui a donné du grain à moudre aux fossoyeurs de l'Algérie qui s'en sont donné à coeur joie à l'idée de voir le pays trépasser sous les fourches caudines du FMI. Des intentions «sadiques» que ce dernier se défend d'afficher à l'encontre de notre pays. Bien au contraire, malgré que sa trésorerie ait été sévèrement impactée par la dégringolade des prix du pétrole, le Fonds monétaire international a mis en exergue la robustesse de l'économie nationale. «L'Algérie avait réussi à absorber le choc pétrolier grâce aux volants de sécurité en place sous forme d'épargne budgétaire, de réserves internationales et d'un faible niveau d'endettement.», a indiqué le chef de mission du FMI pour l'Algérie dans un entretien accordé au blog du FMI. Jean François Dauphin souligne que l'Algérie se trouve devant une «occasion exceptionnelle» pour passer à une croissance durable et réduire sa dépendance aux hydrocarbures. «Le pays (l'Algérie) a devant lui une occasion exceptionnelle de se concentrer sur la mise en oeuvre de ces réformes essentielles et de refaçonner ainsi son économie sur un modèle plus pérenne», a-t- il indiqué. Il a en outre estimé que l'Algérie pouvait «encore réduire sa dépendance à l'égard des recettes pétrolières et diversifier son économie». L'adaptation à ce choc était difficile, mais nécessaire et constituait une occasion de promouvoir un modèle de croissance plus pérenne, a relevé le responsable du FMI. Il reposerait sur deux piliers. Quels sont ils? «Le premier est un rééquilibrage budgétaire visant à rétablir la santé de l'économie en résorbant les déficits public et extérieur», a t il précisé. Et le second? «Le deuxième consiste en de vastes réformes structurelles qui contribuent à libérer le potentiel du secteur privé, à diversifier l'économie et à favoriser durablement une plus forte croissance et davantage d'emplois», a-t-il poursuivi. L'Algérie en prend-elle le chemin? Il semblerait que oui. Le chef de la division Maghreb du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, a confirmé le bien-fondé des réformes engagées par le gouvernement pour la mise en oeuvre d'un nouveau modèle de croissance économique. «Les autorités (algériennes) sont parfaitement conscientes de la nécessité de cette évolution et ont très récemment adopté une stratégie pour recadrer le modèle de croissance du pays», a souligné Jean-François Dauphin qui a cité les réformes mises en oeuvre par l'Exécutif portant sur la diminution progressive des subventions énergétiques «coûteuses et inéquitables», l'amélioration du climat des affaires et l'adoption d'un nouveau Code des investissements. «Grâce aux marges accumulées par le passé, l'Algérie a la possibilité de mener l'ajustement au choc d'une manière progressive et de reconfigurer son modèle de croissance, malgré la détérioration des soldes budgétaires et extérieurs», avait affirmé le Fonds monétaire international dans son rapport annuel consacré à l'économie algérienne. Un chantier en devenir qui a pour bâtisseurs: l'Ugta, le patronat, les pouvoirs publics... La dernière mission effectuée par une délégation du FMI en Algérie, dont a fait partie Jean-François Dauphin a pu constater que l'édifice repose sur un socle en béton armé.