L'Algérie connectée au très haut débit en 2019 Son président-directeur général par intérim considère comme «insoutenable» la capacité de raccordement actuelle au regard «des exigences liées au développement socio-économique du pays et à la demande du marché». L'accès à Internet sera simplifié. Algérie télécom compte porter à deux millions ses abonnés «Nous devons multiplier par dix nos capacités actuelles de raccordement pour les porter à une moyenne de 2 millions par an», a déclaré son président-directeur général par intérim, Tayeb Kebbal. Dans un entretien qu'il a accordé à l'APS, le P-DG par intérim a précisé que l'opérateur public «compte actuellement 2,2 millions de clients Adsl et sa capacité de raccordement se situe entre 200.000 et 250.000 nouveaux clients Adsl par an». Le responsable a considéré comme «insoutenable» la capacité de raccordement actuelle au regard, a-t-il expliqué, «des exigences liées au développement socio-économique du pays et à la demande du marché». Il a rappelé, dans ce sens, que la stratégie nationale du haut et du très haut débit «a inscrit le raccordement de tous les foyers du pays et toutes les institutions et les zones d'activités à l'horizon de 2019». Ainsi, Algérie télécom se voit dans l'obligation d'assumer ses responsabilités et de mener à bon port ce projet. Cet objectif, soutient M. Kebbal, «oblige AT, en sa qualité d'organe d'application de la politique du gouvernement, de prendre toutes les mesures pour la réalisation de cet objectif qui représente un préalable pour l'essor des TIC et d'une économie numérique dans notre pays». En plus de cet impératif de multiplier par dix les capacités de raccordement du groupe, le responsable d'AT a évoqué «la nécessité de mettre à niveau le réseau existant afin d'améliorer la qualité de service». Pour cela, l'entreprise a engagé tout un chantier de révision du fonctionnement de l'entreprise. Evoquant ces mesures, M.Kebbal a estimé que «la refonte du mode de fonctionnement interne de l'entreprise et la révision du modèle de partenariat avec nos fournisseurs et équipementiers, permettront la réalisation de ces objectifs». Il a expliqué, au sujet de la relation avec les équipementiers du groupe, que «les contrats actuels avec les fournisseurs sont en cours de révision, notamment sur la partie mise en service», relevant que cette phase de la mise en service «s'arrête actuellement à l'installation du Msan». Le P-DG d'Algérie télécom, estime que leur «performance devra se mesurer par deux éléments: la qualité de service et le nombre de clients raccordés, et cela devra passer nécessairement par des projets de déploiement intégrés, de bout en bout, jusqu'au client final». M.Kebbal a souligné que «désormais, dans le cadre d'équipes mixtes entre Algérie télécom, entreprises, Ansej et fournisseurs équipementiers, la mise en service couvrira l'installation du réseau, l'installation de l'équipement, et le pré-raccordement des foyers, même si le propriétaire ne souscrit pas immédiatement au service». Selon lui, cela «permettra d'assurer un transfert de compétences sur le terrain vers les équipes algériennes, celles d'Algérie télécom, mais aussi celles des entreprises partenaires, sans pour autant augmenter la facture en devises». L'actuel responsable juge que l'organisation en place «se caractérise par une forte centralisation du processus de prise de décision et une multitude de niveaux hiérarchiques qui créent des chevauchements dans les missions et dans les responsabilités». «Pour y remédier, j'ai initié rapidement un projet de refonte de l'organisation et du mode de fonctionnement de l'entreprise qui mise sur la mise en place, progressivement, d'une organisation agile et souple permettant de réaliser les objectifs de l'entreprise», a-t-il expliqué. Estimant qu'AT est confrontée à «un sérieux problème de ressource humaine», M.Kebbal a fait remarquer que l'entreprise a recruté «des centaines d'ingénieurs et de techniciens, mais qui ne pouvaient être opérationnels sans formation sur les technologies et les équipements d'AT». Il a établi un programme de formation dès septembre prochain pour 1000 salariés. Ce dernier constate que «sur les métiers du management et de la négociation commerciale pour lesquels AT dépense chaque année des dizaines de milliards DA, notamment via des contrats avec des fournisseurs, alors que ses cadres «n'ont pas été convenablement formés et préparés à gérer et à négocier ce type de contrats». Au volet commercial, M. Kebbal a estimé que «la commercialisation de ces cartes est actuellement assuré exclusivement au niveau des Actel et des KMS, ce qui provoque, très souvent, des pénuries». Selon lui, «cette façon de faire a aussi bridé les ventes et a privé l'entreprise de revenus importants». Il a noté qu' «une fois la distribution de ces cartes élargie et ouverte, celles- ci seront disponibles dans tous les points de vente, comme c'est le cas pour les opérateurs mobiles».