D'après un bilan provisoire, le séisme, l'un des plus meurtriers depuis une quarantaine d'années en Iran, a fait plus de 600 morts et 2000 blessés. Plusieurs villages ont été détruits dans un séisme de magnitude 6,4 qui a frappé, hier matin, la région de Zarand, dans la province de Kerman (sud de l'Iran). L'Observatoire des sciences de la terre de Strasbourg (est de la France) a indiqué dans un communiqué que ce séisme avait une magnitude de 5,7 sur l'échelle de Richter. D'après un bilan provisoire, le séisme, l'un des plus meurtriers depuis une quarantaine d'années en Iran, a fait plus de 600 morts et 2000 blessés. Au moins 300 personnes ont été tuées dans les seuls environs immédiats de Zarand, à environ 70 km au nord de la ville de Kerman. Cependant, le bilan «pourrait s'élever jusqu'à atteindre 300 morts», a déclaré plus tôt Ali Komsari, porte-parole du gouvernorat de Kerman, invoquant la difficulté d'accéder à ces villages qui sont situés pour la plupart dans la montagne. «Nous nous attendons à ce que le bilan passe à plus de 500 morts et à entre 4000 et 5000 blessés quand nous aurons accès aux villages», a dit un responsable des hôpitaux de la province, Iraj Sharifi. Le village de Dahouyeh, qui comptait plus de 820 habitants, est détruit à 100%. Dans ce village, les fidèles ont été ensevelis dans la mosquée alors qu'ils assistaient à la prière du troisième jour suivant le grand deuil chiite de l'Achoura, a indiqué à la radio Mohammad Javad Fadaïe, responsable du service des catastrophes naturelles de Kerman. Selon M.Komsari, 40 villages abritant environ 30.000 personnes ont été endommagés au moins à 45%, voire complètement détruits. L'Institut géologique américain de Washington a localisé l'épicentre de la secousse, qui s'est produite à 2h 25 GMT (5h 55 locales), à 60 km au nord-nord-ouest de Kerman et à environ 200 km de la localité de Bam dévastée par un terrible tremblement de terre qui a fait 30.000 morts en décembre 2003. Le séisme a semé la désolation, familière aux Iraniens, dont le pays, à la jonction de plusieurs failles, est soumis à une forte activité sismique. La télévision a montré des villages de pisé dévastés et des villageois retirant les dépouilles des décombres et criant leur détresse et impuissance. Les hôpitaux de la région ont été pris d'assaut par les proches, acheminant leurs blessés ou recherchant les leurs. L'hôpital de Zarand, qui ne compte qu'une centaine de lits et deux médecins, était saturé. Les habitants de la province se sont aussi rués sur les routes pour porter secours, compliquant la tâche des sauveteurs. L'acheminement des secours se heurtait aussi aux difficultés de communication, les routes et le téléphone étant coupés un peu partout. La pluie, prévue pour durer jusqu'à jeudi, rendait l'assistance encore plus pénible, perturbant le transport d'aide par les airs. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Jahanbakhsh Khanjani, a assuré que la réponse des secours avait été quasi immédiate, prévenant les critiques qui avaient assailli les autorités après Bam. «Les secours étaient dès les premiers instants sur place.» Des soldats de l'armée régulière des gardiens de la révolution (l'armée idéologique) et des membres des milices islamistes ainsi que des hélicoptères ont été réquisitionnés pour les secours, a-t-il dit. Le gouverneur de la province, Mohammad Ali Karimi, s'est prévalu de «l'expérience de Bam». «Cette fois, nous n'avons pas besoin de l'aide extérieure», a-t-il dit à la télévision, alors que l'Iran avait très rapidement demandé le concours de la communauté internationale après Bam. Le Croissant-Rouge n'en a pas moins lancé un appel au don du sang, de tentes, de couvertures et de moyens de chauffage. Le gouverneur a dit espérer que le dégagement des corps serait achevé d'ici à la fin de la journée. Une vingtaine de répliques ont été enregistrées, a dit M.Khanjani, en appelant les habitants des zones touchées à évacuer leurs maisons. Avant Bam, une vingtaine de tremblements de terre de forte magnitude se sont produits en Iran au cours du XXe siècle, faisant plus de 140.000 morts. L'Iran a été frappé par plusieurs séismes meurtriers depuis une quarantaine d'années. A noter que quelque 37.000 morts et plus de100.000 blessés ont été enregistrés lors du séisme du 21 juin 1990, d'une magnitude de 7,7 sur l'échelle de Richter. Le dernier en date a été celui qui a frappé le 26 décembre 2003, la ville de Bam, faisant plus de 31.000 morts et des dizaines de milliers de blessés.