Taxe d'entrée sur le sol tunisien pour les touristes, les touristes algériens appellent à l'application du principe de la réciprocité. L'application unilatérale par les autorités tunisiennes d'une taxe de 30 DT pour tous les ressortissants étrangers et algériens à leur entrée en Tunisie, a alimenté la polémique et nourri la colère des milliers de touristes algériens, ce qui a donné lieu ces derniers jours à la perturbation de la circulation au niveau des postes frontaliers entre l'Algérie et la Tunisie. Insécurité, vol, agression, intimidation, une taxe de la honte, la situation sur la frontière risque de dégénérer d'où, un appel à l'intervention des hautes instances pour l'application de la réciprocité dans le traitement des ressortissants des deux pays. Dans l'édition, d'hier, la presse algérienne a accordé une place importante à cette question. «La tension persiste à la frontière algéro-tunisienne», titre Le Quotidien d'Oran. Selon ce dernier, la taxe de 30 DT décidée par l'Etat tunisien pour les ressortissants algériens est à l'origine de cette tension persistante tout en démentant la rumeur faisant état de la fermeture des postes frontaliers entre les deux pays, en reprenant les déclarations du ministre tunisien des Affaires étrangères: «La circulation des véhicules a été bloquée pour une courte durée suite à un mouvement de protestation mené par les citoyens algériens exigeant la suppression de la taxe.» Ce dernier a remis en cause le silence radio des autorités algériennes qui n'ont pas exprimé leur position sur cette question. De son côté, le quotidien Le Soir d'Algérie, a traité dans son édition, d'hier, la question de perturbation de la circulation des personnes sur la frontière algéro-tunisienne et son impact sur les échanges commerciaux entre les deux pays. «Pomme de terre algérienne bloquée à la frontière tunisienne», le journal s'est interrogé sur les raisons du blocage en reprenant les déclarations du ministre de l'Agriculture, du Développemenht rural et de la Pêche qui a assuré que «la marchandise répond à toutes les normes de qualité». Pour sa part, le journal arabophone Ennahar, a repris les déclarations de l'ambassadeur d'Algérie Abdelkader Hadjar qui a appelé les Algériens qui ne veulent pas payer la taxe d'entrée sur le territoire tunisien de rester en Algérie, tout en rappelant à ces derniers que «la Tunisie est un pays souverain». Le journal a consacré sa page d'ouverture, hier, à la déclaration du ministre tunisien des Affaires étrangères, qui fait état d'une augmentation de 158% du nombre des touristes algériens qui se sont rendus en Tunisie durant ces 15 derniers jours, soit près d'un demi-million de touristes algériens. Selon le ministre tunisien, «la taxe ne pourra être supprimée sans la révision de la loi», ce qui laisse dire selon Ennahar que la taxe sera toujours applicable. Pour leur part, les deux journaux Echourouk et El Watan, sont revenus sur le calvaire des familles algériennes dans les postes frontaliers en s'intéressant aux déclarations des protestataires qui ont exprimé leur mécontentement par rapport aux conditions d'accueil au niveau des postes frontaliers. «Des dizaines de familles algériennes quittent le sol tunisien avant la fin de leur séjour», titre le quotidien El Chourouk, qui affirme que «des négociations sont en cours pour plus de facilitations aux touristes algériens», en se référant à la déclaration du ministre tunisien des Affaires étrangères. Le journal El Watan, quant à lui annonce la fermeture prochaine du grand poste frontière de Bouchebka par les protestataires. Le journal tire la sonnette d'alarme en appelant les deux gouvernements à rompre le silence et intervenir pour mettre fin à cette situation qui a pris une nouvelle ampleur, et ce, à cause de «l'insécurité et de l'intimidation, agression, vol, d'après les témoignages des nombreuses familles».