Poursuite de l'exaspération et la colère chez les touristes algériens et les «frontaliers» contre la taxe de 30 DT imposée par les autorités tunisiennes aux touristes. Hier dimanche, des voyageurs algériens ont tout simplement fermé le poste frontalier de Sakiet Sidi Youcef. Selon l'agence Tunisienne TAP, des Algériens ont fermé, dimanche matin, le point de passage frontalier de Sakiet Sidi Youssef, dans le gouvernorat du Kef, à la circulation des véhicules pour protester contre la poursuite de l'imposition aux Algériens d'une taxe de 30 DT. Citant les autorités frontalières tunisiennes, TAP précise que ce mouvement de protestation est le résultat de «la poursuite de l'application d'une taxe d'entrée en Tunisie de 30 dinars aux Algériens motorisés.» En fait, depuis le début du mois d'août, des dizaines de voyageurs et touristes algériens ont observé des sit-in de protestation dans plusieurs postes frontaliers contre l'imposition par les autorités tunisiennes de cette taxe de 30 DT aux touristes. La mesure, qui ne devait pas s'appliquer aux Algériens dans un premier temps et malgré les assurances de la ministre tunisienne du Tourisme lors d'une visite au printemps dernier à Alger, a été appliquée durant ces vacances aux Algériens. Déjà, fin juillet, des dizaines de voyageurs algériens mécontents avaient fermé la route près d'un poste frontalier afin de protester contre cette taxe de 30 dinars tunisiens qui leur est imposée à la frontière. Les protestataires estiment que cette taxe de 30 DT est pénalisante pour les Algériens «résidant dans les différentes communes frontalières et se trouvant dans l'obligation de se rendre fréquemment en territoire tunisien pour différents motifs, et appellent le gouvernement (algérien) à intervenir afin de faire annuler cette taxe ou d'appliquer le principe de réciprocité aux ressortissants tunisiens qui se rendent en Algérie». Dans le cas contraire, les protestataires avaient menacé d'étendre leur action vers d'autres postes frontaliers. Le 7 août dernier, la radio tunisienne Mozaïque FM, rapportait que des Algériens avaient «appelé à l'annulation de la taxe de 30 dinars imposée aux Algériens désireux de se rendre en Tunisie», et «ont appelé les autorités algériennes à appliquer la réciprocité aux Tunisiens voulant se rendre en Algérie.» Mais, loin de s'estomper, la protestation s'est propagée à d'autres postes-frontières. Après le centre de contrôle frontalier de Betita, situé à 140 km au sud-est de la wilaya de Tébessa, c'était au tour du poste-frontière Mahmoud Guenez de Ras Laâyoun, à 37 km au nord du chef-lieu, de connaître la même protestation du côté algérien. Pour exprimer leur colère contre cette taxe et le «silence» des autorités algériennes, des citoyens ont tout simplement bloqué le passage d'entrée devant des ressortissants tunisiens, empêchant ainsi ces derniers d'entrer en Algérie. Côté gouvernement algérien, aucune réaction. Mais, de toute évidence, les responsables Algériens «auraient les mains liées», et attendent que le nouveau gouvernement Tunisien soit formé, celui de Youcef Chahed, actuellement en train de former son cabinet, pour discuter de cette taxe, votée par l'Assemblée constituante en 2015. La semaine dernière, Kapitalis, un média tunisien, écrivait qu»'après avoir mené une campagne tambour battant pour appeler les touristes algériens à venir en grand nombre pour passer leurs vacances en Tunisie, les Tunisiens ont surpris leurs voisins en leur imposant cette taxe». «Bien sûr, écrit Kapitalis, les confrères algériens se sont indignés» de cette situation. L'office tunisien du Tourisme (ONTT), escompte pour l'ensemble de l'année 2016 l'entrée de quelque 1,7 million d'Algériens, contre 1.482 000 visiteurs en 2015. Au mois de juillet dernier, 195.000 entrées de visiteurs algériens ont été enregistrées, précise l'ONTT.