La facture des importations a baissé, mais pas sensiblement Les exportations d'hydrocarbures qui assurent plus de 93% des revenus ont reculé à 14,19 milliards de dollars durant les 7 premiers mois de 2016 contre 20,9 milliards de dollars pour la même période de 2015, soit une baisse de 6,71 milliards de dollars. On avance à reculons. Les chiffres rendus publics, hier, par le Centre national de l'informatique et des statistiques font la démonstration que le pays reste dépendant plus que jamais de son pétrole et que les mesures décidées par le gouvernement tardent à donner leur fruit. A moins qu'elles ne soient encore au stade de leurs premiers balbutiements. Le constat est implacable. Le nouveau modèle de croissance économique auquel aspire l'Algérie n'est pas pour demain. Sa mise en oeuvre est loin de représenter une sinécure. Le baril bride l'Algérie. Résultat des courses: la diversification de l'économie nationale n'est pas encore au rendez-vous. Le gouvernement a affiché sa volonté de tourner le dos au pétrole. Les chiffres indiquent incontestablement qu'il est loin de s'en affranchir. Une contrariété exacerbée par la dégringolade des prix du pétrole. Chiffres à l'appui. Les exportations d'hydrocarbures qui assurent plus de 93% des revenus ont reculé à 14,19 milliards de dollars durant les sept premiers mois de 2016 contre 20,9 milliards de dollars pour la même période de 2015, ce qui représente un recul de plus de 6 milliards de dollars. «Les hydrocarbures continuent à représenter l'essentiel des ventes algériennes à l'étranger pour une part de 93,73% du volume global des exportations, avec un montant de 14,19 milliards de dollars durant les sept premiers mois, contre 20,9 milliards de dollars à la même période de 2015 (-32,09%), soit une baisse de 6,71 milliards de dollars.» selon le rapport publié par les services des douanes algériennes. Les revenus du secteur des hydrocarbures demeurent vitaux pour assurer les équilibres budgétaires et la paix sociale. «Les exportations hors hydrocarbures, qui ont représenté 6,27% du montant global des exportations, ont diminué à 949 millions de dollars, en baisse de 20,72% par rapport aux sept premiers mois de 2015», souligne le document du Centre national de l'informatique et des statistiques répercuté par une dépêche de l'APS datée du 22 août. Même pas de quoi couvrir la facture des médicaments. «Le taux de couverture des importations par les exportations est ainsi passé à 56% contre 70% entre les deux périodes de comparaison», font constater les rédacteurs du rapport du Cnis. La cote d'alerte est atteinte. Faute d'autre source de revenus que celle de ses ventes de gaz et de pétrole, l'Algérie est sanctionnée. «Le déficit commercial de l'Algérie a atteint 11,93 milliards de dollars durant les sept premiers mois de 2016 contre un déficit de 9,43 milliards de dollars à la même période de 2015, soit une hausse du déficit de 26,5%», indiquent les données du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). Seule petite consolation: la facture des importations a baissé, mais pas sensiblement. «Les importations se sont également réduites, mais à un moindre rythme par rapport aux exportations, en s'établissant à 27,07 mds usd contre 31,53 milliards de dollars (-14,14%), en baisse de 4,46 milliards de dollars», fait remarquer la même source, le niveau actuel des prix du pétrole restant à des niveaux encore assez bas, il est quasiment acquis que la trésorerie du pays continuera à se détériorer davantage, ce qui est annonciateur d'une fin d'année 2016 difficile. Hier vers 11h30 heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 49,44 dollars sur l'Intercontinental Exchange de Londres, soit en recul de 1,44 dollar par rapport à la clôture de ven-dredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en septembre, dont c'est le dernier jour de cotation, se négociait à 47,31 dollars, accusant ainsi une baisse de 1,21 dollar. De quoi tirer la langue...