L'économie algérienne est tributaire des cours du pétrole Aucun autre secteur hormis celui des hydrocarbures ne peut assurer des rentrées en devises suffisantes pour assurer l'équilibre budgétaire et répondre aux besoins des consommateurs. La conjoncture était annoncée plus clémente pour les cours de l'or noir en cette seconde moitié de l'année 2015.C'était sans compter avec la crise grecque, le nucléaire iranien mais surtout cette abondance de l'offre qui plombe les coûts du brut. L'Algérie qui a semblé sous-estimer la dégringolade des prix du pétrole qui ont perdu plus de la moitié de leur valeur entre le mois de juin 2014 et le début de l'année 2015 (Ils avaient chuté de 115 à 45 dollars) a dû se rendre à l'évidence et à prendre pratiquement la mort dans l'âme certaines mesures pour faire face à cette crise qui, vraisemblablement, est inscrite dans le temps. Certains ministères budgétivores ont été appelés à rationnaliser leurs dépenses alors qu'une campagne sans précédent a été lancée pour consommer algérien. Une mesure destinée à relancer la production nationale et à tenter de réduire une facture des importations qui a avoisiné les 60 milliards de dollars en 2014. Une initiative qui doit être boostée par le retour imminent du crédit à la consommation. La dernière en date qui fait, étrangement, jaser demeure l'instauration du paiement par chèque pour lutter contre l'informel qui brasse plus de 40% de la masse monétaire en circulation. Un terreau pour la spéculation qui se répercute directement sur le pouvoir d'achat des Algériens. Cela représente un manque à gagner considérable pour le trésor public qui se chiffre en milliards de dollars. Les statistiques qui ont accompagné cette panoplie de mesures révèlent que les dégâts auront du mal à être limités. Selon les chiffres rendus publics le 23 juin par le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis) la balance commerciale a enregistré un déficit de 6,38 milliards de dollars durant les cinq premiers mois de l'année 2015, contre un excédent de près de 3,44 milliards de dollars à la même période de 2014. Le plus inquiétant demeure le recul des exportations des hydrocarbures qui constituent l'essentiel des revenus en devises du pays qui ont considérablement reculé. Elles se sont amenuisées de plus de 45%. «Les exportations des hydrocarbures, qui ont représenté 93,52% du total des exportations, se sont élevées à 14,91 milliards de dollars contre 27,35 milliards de dollars à la même période de 2014.» ont indiqué les services des douanes. Inquiétant! La raison est simple. Les prix du pétrole ont du mal à décoller et poussent l'Algérie à se serrer davantage la ceinture. Aux grands maux les grands remèdes. Mettre l'économie nationale sous perfusion, il faudra lui administrer un remède de cheval sans doute. Aucun autre secteur, en effet, hormis celui des hydrocarbures ne peut assurer des rentrées en devises suffisantes, pour assurer l'équilibre budgétaire et répondre aux besoins des consommateurs. A condition d'avoir un baril de pétrole d'un niveau élevé qui tournerait autour des 100 dollars. On est loin du compte aujourd'hui. Hier, en fin de matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août se négociait à 62,90 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Soit une baisse de 69 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour la même échéance accusait un recul de 90 cents à 58,57 USD. Des prix qui sont loin d'arranger les affaires de l'Algérie et qui peuvent la conduire à donner un tour de vis supplémentaire à son plan anticrise. Parmi les décisions déjà prises et jugées impopulaires il y a eu notamment celle de l'augmentation du prix du timbre du passeport qui est passé de 2000 à 6000 dinars. La pilule aura du mal à passer si les sacrifices devaient toucher le quotidien des couches populaires.