La seule force de ce film est de transmuter ce groupe punk déjanté en un escadron non pas de la mort, mais de l'amour... Et si celui qui viendra après Superman se met à tuer et se transformer en terroriste, qui fera le nettoyage et surtout assurera les arrière, et la sécurité des Etats-Unis à la mesure d'un ennemi de taille? C'est partant de ce postulat que l'agent secret Amanda Waller va réunir une armada de crapules de la pire espèce. Même si cela n'est pas vu d'un très bon oeil par Batman. Armés jusqu'aux dents par le gouvernement, ces Super-Méchants s'embarquent alors pour une mission-suicide. On leur injecte une micro-bombe prête à exploser à tout moment si l'un d'entre eux décide de s'échapper. Sauf que l'ennemi contre lequel on pensait voir ces antihéros se battre sera tout au long du film introuvable et invisible. Ces derniers ne feront que sauver encore une fois la ville américaine des mains d'un autre méchant libéré sciemment par le gouvernement qui pensait en faire un allié. Une sorcière que l'agent du gouvernement détenait chez elle, habitant carrément le corps d'une scientifique qui travaille pour leur compte, et dont le chef de cet escadron de la mort est amoureux. Mais la sorcière parvient à s'échapper et a pour objectif de semer la terreur partout, accompagnée de son frère, dont l'âme était tout aussi emprisonnée dans une statuette. Et c'est parti pour des scènes de combats à outrance avec des humains métamorphosables en montre sous le simple baiser de cette méchante soeur, dont la seule façon d'anéantir le pouvoir est de lui retirer le coeur. La clé en fait de ce long métrage bien loufoque à certains endroits, faut-il l'avouer, est sous-tendu justement dans cette boule d'émotion nichée en chacun des personnages, c'est-à-dire l'amour, pour lequel les héros vont courir tout au long du film, soit pour le rattraper ou se racheter. Du moins une partie d'entre eux. La seule force de ce film est de transmuter ce groupe en un escadron non pas de la mort, mais de l'amour. De façon à attendrir le spectateur. Les humaniser ce qui rendrait l'histoire plus complexe. C'est le cas ici de DeadShot, le criminel en série, changé ici presqu'en un brave père de famille, alias, le charismatique Will Smith qui, faut-il le dire a véritablement l'étoffe d'un héros qui ne démérite pas. Il y a, à côté, cette nana diaboliquement sexy et névrotique, alias Harley Quinn et dont son amoureux the Joker n'a de cesse de voler à sa rescousse. Ce dernier, le joker, constituera pour notre part, la grande part de déception de ce film dont le montage injuste sacrifiera la présence de cet acteur Jared Leto, pourtant bien parti en crevant l'écran au départ, mais qui finit dans la poubelle pour réapparaître juste pour quelques séquences des plus caricaturales, dont la dernière complètement injustifiée et surtout inexpliquée. Un montage bancal et un scénario en carton pâte qui tourne en rond. Même si certains acteurs remplissent bien le contrat d'amuseur de galerie comme le type à la main qui crache du feu comme un dragon, ou encore ce méchant au visage de serpent... Ils sont en effet nombreux et pas le temps de s'attacher à la psychologie de chacun quand vous avez un paquet de personnages de chorale, mais de ce point de vue Suicide Squad s'en sort pas mal. Non, à vrai dire, là où ce film va se mordre la queue est dans la caricature des scènes de guerre moult fois vues et revues dans les récents films de science-fiction, comme dans la console de jeu vidéo et cette fameuse bouche de l'enfer très en vogue et qu'on nous sert encore à manger depuis Buffy contre les vampires! Faudra quand même trouver autre chose à se mettre sous la dent. Sans parler de cette forme de moralisation pesante et somme toute soporifique qui plombe un peu l'atmosphère, mais on comprend mieux quand on sait que cela s'adresse aux ados avant tout... Mais au final on aimerait savoir une chose, c'est qui le héros dans ce film? Pour notre part, sans doute pas cette Amanda Waler qui, sous ses airs de dictatrice, respire la méchanceté à plein nez. On la voit bien tuer de sang-froid des gens qui travaillent pour elle dans son bureau. Sinon le spectateur en sortira en ayant eu plein les yeux certes, avec des actions qui se suivent avec leur poids de divertissement et de couleurs hypnotiques sans plus. *Horaires de projection à la salle Ibn Khaldoun (12 rue docteur Saâdane - Alger): Suicide Squad jusqu' au 31 août Du 21 au 25 août à 19h Le 26 août à 16h30 Du 28 au 31 août à 19h