Pour le chef de la délégation algérienne à Rio: «Le COA n'a jamais refusé quoi que ce soit à aucun athlète. Tous les moyens alloués à la commission de préparation des JO ont été répartis à tous les athlètes sans distinction aucune...» Après les déclarations de plusieurs athlètes au sujet de leurs mauvaises préparation des JO et en particulier celles de Toufik Makhloufi, le double médaillé d'argent des Jeux olympiques de Rio qui a accusé des responsables du sport en Algérie de sabotage, de trahison et de détournement de moyens, sans oublier les autres accusations de l'entraîneur de Larbi Bourrada, spécialiste au décathlon envers les chargés de mission à Rio d'avoir saboté la préparation de son athlète, le chef de mission de la délégation algérienne au Brésil, M.Amar Brahmia se présentera ce matin pour répondre à ces accusations. Ainsi par exemple, le jeune coureur algérien du 1500m, Salim Keddar, éliminé lors des séries de qualifications doit beaucoup à son compagnon d'entraînement Toufik Makhloufi. Outre les encouragements du champion lors des entraînements, il lui a payé de sa poche son billet Paris-Rio de Janeiro. «C'est Makhloufi qui a payé de sa poche mon billet d'avion pour le Brésil. Les responsables ont exigé de moi de partir à Rio de Janeiro le 27 juillet avec la délégation, alors que j'étais en plein stage de préparation à Font-Romeu avec Toufik, ce que j'ai refusé. Heureusement que Makhloufi était là pour m'aider», a confié Keddar à l'issue de sa course. Mais selon le chef de mission Amar Brahmia, aucun athlète en stage n'a été forcé de partir le 27 juillet, mais la billetterie était dans ce cas à la charge des fédérations concernées. Les accusations de Makhloufi en premier lieu De son côté, le médaillé d'argent au 1500m des Jeux olympiques 2016 de Rio de Janeiro, Toufik Makhloufi a sévèrement critiqué certains responsables du sport algérien pour avoir essayé de nuire à sa personne. «L'Etat algérien a dégagé des moyens considérables pour aider les athlètes à se préparer dans les meilleures conditions, malheureusement, certains responsables du sport en Algérie à tous les niveaux n'ont pas été à la hauteur de la mission qui leur a été confiée. Ils ont déçu le peuple algérien et les pouvoirs publics.» «Ces personnes utilisent leurs postes de responsabilité pour réaliser leurs intérêts personnels contre celui des sportifs. J'ai souffert pendant quatre ans depuis mon titre olympique de Londres, alors que dire des autres athlètes anonymes. Le gouvernement a alloué de gros moyens pour aider les athlètes algériens, mais ces personnes ne pensent qu'à leurs intérêts et le résultat, on le constate lors de ces Jeux olympiques», a-t-il fustigé. «Ils ont essayé de me nuire par tous les moyens, ils m'ont donné des miettes alors que je suis un champion olympique depuis quatre ans. Les sportifs algériens présents à Rio auraient pu faire mieux, malheureusement ces responsables ont tout fait pour porter la responsabilité de l'échec de la participation algérienne aux athlètes. Ils ont même douté de ma participation aux JO et certains d'entre eux se sont empressés sur les plateaux de télévision pour me dénigrer ou dire des contrevérités», a-t-il confié. Pour le champion algérien, les deux médailles remportées à Rio de Janeiro «Ils n'ont pas cessé de dire que Makhloufi a eu tout, deux appartements, une voiture, une villa, alors que moi, j'insistais sur le retard enregistré dans ma préparation aux Jeux olympiques à cause d'un blocage administratif. Le résultat obtenu à Rio est le fruit des sacrifices consentis et grâce également au soutien du peuple algérien et de certaines personnes en dehors du domaine du sport dont je préfère taire les noms pour ne pas déranger», a expliqué le coureur algérien. Et de conclure qu' «...Il faut que ces responsables se réveillent. En 2012, je les ai sauvés avec ma médaille d'or et cette année encore avec ces deux médailles». La préparation des athlètes en détail Par ailleurs, M.Ahmed Mahour-Bacha, coach de Bourrada a évoqué les «désagréments» intervenus pendant la préparation qui ont «le plus pénalisé» son athlète. «Nous avons rencontré quelques problèmes à Rio, certes, mais ils étaient sans incidences sur les résultats techniques de Bourrada. C'est plutôt ce qui s'est passé pendant la phase préparatoire de ces JO qui a empêché notre athlète de prétendre à un meilleur résultat que cette honorable 5e place», a regretté Mahour-Bacha. «Nous avions établi un programme de travail bien défini pour les mois de février, mars et avril, afin d'assurer la meilleure préparation possible à Bourrada et mettre toutes les chances de son côté dans la perspective d'un podium à Rio. Nous avions présenté un dossier détaillé dans ce sens à qui de droit, mais notre requête n'avait pas reçu d'écho favorable», a commencé par expliquer Mahour-Bacha. «L'Etat avait dégagé tous les moyens nécessaires pour permettre aux athlètes qualifiés aux JO de Rio de se préparer dans de bonnes conditions», mais que «les personnes chargées de les attribuer n'ont pas bien joué leur rôle»... Après ces accusations, Amar Brahmia avait dénoncé des «informations mensongères» colportées par des «athlètes» influencés par «deux personnes». D'autre part, le chef de mission de la délégation algérienne a affirmé que tous les moyens ont été mis à la disposition des athlètes sans distinction. Le bilan du COA à Rio «Le COA n'a jamais refusé quoi que ce soit à aucun athlète. Tous les moyens alloués à la commission de préparation des JO ont été repartis à tous les athlètes sans distinction aucune. Je prends l'exemple de l'haltérophile, le jeune Walid Bidani qui a bénéficié d'un stage à Antalya que son entraîneur Besbes a considéré comme le meilleur dans l'histoire de la préparation des athlètes dans cette discipline» a-t-il dit. «Nous avons commis des erreurs qui n'étaient pas préméditées, tout ce que nous avons fait, l'a été avec passion et dans l'intérêt du pays. Mais ces erreurs n'ont pas eu d'influence sur les performances des athlètes. La préparation pour les Jeux a commence début 2013. Nous avons répondu favorablement à tout ce qu'ils ont demandé...». Quant au budget alloué à la délégation olympique algérienne, Amar Brahmia a jugé qu'il était «plus que suffisant». «Nous avons disposé de 31 milliards de centimes, soit plus de 3 millions de dollars. Tout a été bien géré et dépensé sous le contrôle strict du Comité olympique. Il n'y a aucun denier public qui a été détourné. Le séjour des athlètes, les voitures, le matériel protocolaire et tout le reste a été financé par notre budget», a conclu en dernier lieu le chef de mission de la délégation algérienne aux JO de Rio. Mais, par la suite, et vu que ces accusations ont fait couler beaucoup d'encre, le chef de la mission algérienne aux JO de Rio, M.Amar Brahmia donne rendez-vous à la presse aujourd'hui avec les membres de la délégation algérienne à 10h pour une conférence de presse au siège du Comité olympique algérien pour répondre à toutes ses accusations tout en laissant entendre que toutes les justifications relatives à la préparation, entre autres, de Toufik Makhloufi seront détaillées aux journalistes.