La violence du choc a totalement «soufflé» l'avant du premier train et l'arrière du second. Un impressionnant dispositif a été déployé par la Protection civile, dont 50 engins entre locomotives et ambulances et un poste médical avancé. Deux trains sont entrés en collision, hier, aux environs de 16 heures à Boudouaou, dans la wilaya de Boumerdès. Cet accident a causé la mort d'une personne et des blessures à 178 autres, dont deux dans un état grave. C'est là le premier bilan, encore provisoire, au moment où nous mettions sous presse, annoncé par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière qui s'est déplacé sur les lieux, en même temps que son collègue des Transports. Abdelmalek Boudiaf a révélé que beaucoup de voyageurs ont des blessures légères et ont déjà quitté l'hôpital de Boumerdès où ils ont été admis, après avoir reçu les soins nécessaires. Dans le jargon des cheminots, ce qui s'est passé est un «rattrapage». Un train à destination de Sétif est entré en gare à Boudouaou où se trouvait déjà le train 63 qui relie Alger à Thénia. Le premier train a percuté le second de plein fouet. La violence du choc a totalement «soufflé» l'avant du premier train et l'arrière du second. A la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf), on ne donne aucun autre détail, susceptible d'éclairer l'opinion sur les responsabilités de l'un ou l'autre mécanicien de ces deux trains ou encore des cadres de l'entreprise responsable de l'aiguillage. Il est évident qu'une enquête interne déterminera les circonstances exactes de cet accident. L'urgence était, hier, aux opérations de secours lancés par les éléments de la Protection civile arrivés sur les lieux en un temps record. Un impressionnant dispositif a été déployé, dont 50 engins entre locomotives et ambulances et un poste médical avancé. Cet accident vient rappeler la nécessité de maintenir une vigilance de tous les instants au niveau de ce moyen de transport qui, malgré la sécurité qu'il procure, peut être à l'origine d'accidents spectaculaires. Et pour cause, pour la seule année 2015, il a été enregistré quelque 56 morts directement liés à ce mode de transport. Dans le lot, 46 personnes sont mortes heurtées par des trains. Ces statistiques émanent de la Société nationale du transport ferroviaire. Nous sommes très loin des 4000 morts provoqués annuellement par les accidents de la route, mais l'on retient tout de même que pour la même période, en 2015, pas moins de 78 accidents ont été enregistrés. Le constat à faire, tient à la progression de ce phénomène, puisqu'en 2014, il a été comptabilisé 57 accidents qui ont fait 31 morts et 24 blessés. L'augmentation du trafic ferroviaire aux quatre coins du pays peut certainement expliquer la tendance haussière des accidents et des décès. Dans le lot de ces accidents, certains ont retenu l'attention des Algériens plus que d'autres, notamment celui qui s'est produit en novembre 2014, à Alger, où une enseignante et deux autres citoyens y ont laissé la vie. L'accident en question a aussi fait 92 blessés. D'autres accidents d'importance ont été enregistrés sur la voie ferrée algérienne, qui se produisent généralement suite à des déraillements de train ou des collisions avec des voitures et des camions sur les passages non gardés. Il faut dire que les cas de télescopage ou de rattrapage, comme celui d'hier restent assez rares en Algérie, en comparaison avec d'autres pays où le trafic sur la voie ferrée est bien plus dense. Pour l'heure, il serait exagéré de classer l'Algérie sur la liste des pays les plus accidentogènes en matière de transport ferroviaire, mais il est clair que l'accident d'hier qui a fait un mort doit déboucher sur une enquête, dont les résultats devront être rendus publics et les responsables sanctionnés.