Un train de banlieue assurant la liaison Alger-Thénia a rattrapé un train de marchandises qui était à l'arrêt. La ligne ferroviaire Alger-Lakhdaria alterne entre blocages récurrents et accidents à répétition. D'où les milliers d'usagers qui poireautent et endurent les désagréments. Un train de voyageurs reliant Alger à la localité de Thénia, dans la wilaya de Boumerdès, a percuté de plein fouet hier, vers 6h55 du matin, un train de transport de carburant venant en sens inverse. «Ce train de voyageurs de banlieue a rattrapé un train de marchandises à l'arrêt en gare de Thénia», selon le communiqué de la Sntf. L'accident a occasionné «5 blessés légers qui ont tous regagné leur domicile et des dégâts matériels mineurs», selon la même source. Or, d'après plusieurs témoins oculaires, «les secours ont mis du temps pour arriver sur les lieux, du coup, plusieurs blessés ont été évacués à l'hôpital de la ville par les voyageurs». Depuis plusieurs mois, l'autorail Thenia-Alger, fonctionne avec un seul câble tandis que l'autre n'a pas été réparé depuis qu'il a fait l'objet d'un sabotage aux environs de la localité de Corso. Le rattrapage serait dû à «l'inobservation des règles de signalisation par le conducteur du train de voyageurs», selon la Sntf. On relève pas moins de 53 collisions dans lesquelles 7 personnes ont trouvé la mort, et 16 autres ont été blessées, durant le seul premier semestre 2011, selon le bilan de la même société. Le plus lourd bilan en pertes humaines est enregistré à Alger avec 9 collisions ayant fait 5 morts. Six de ces accidents sont survenus au niveau de passages à niveau non gardés. L'accident le plus spectaculaire fut enregistré en mars 2008. Un train de transport de carburant est entré en collision avec une locomotive sous un tunnel à Lakhdaria, long de 700 m. Trois jours durant, les flammes faisaient rage et les pompiers ont eu beaucoup de mal à en venir à bout. Le train de marchandises tractait 15 wagons chargés de carburant, 10 de gasoil, les 5 autres d'essence. Bien qu'elles soient dotées d'un système de sécurité, les citernes n'ont pas résisté. 4 blessés et un conducteur du train porté disparu, tel était le bilan de cet accident dramatique. Outre sa paralysie par les grèves récurrentes du personnel de la Sntf, le transport ferroviaire a cessé d'être un moyen sûr. Pour rappel, une bombe de fabrication artisanale a explosé au passage d'un train de marchandises récemment aux Portes de fer, entre Bouira et Bordj Bou Arreridj. L'attentat, qui n'a pas fait de victimes, a occasionné quelques dégâts matériels au train et a endommagé la voie ferrée. Pas moins de quatre trains, soit deux de voyageurs et deux de marchandises, ont été empêchés d'assurer leurs dessertes à Béni Mansour, une semaine auparavant en causant de sérieux désagréments aux usagers. Des contestataires ont procédé à l'obstruction de la voie en y érigeant des obstacles faits d'objets hétéroclites. Vers la fin de l'année écoulée, les occupants du bidonville de Semar à Alger ont bloqué le transport ferroviaire. En obstruant la voie ferrée, ils ont voulu exiger leur relogement.. En effet, entre voyageurs ou membres du personnel, plusieurs personnes ont été tuées ou grièvement blessées.