Appel à la vigilance maximale et mise en garde contre les pièges pouvant porter atteinte à l'intégrité du pays. La découverte de la secte d'El Ahmadia dans la commune de Salah Bouchaour dans la wilaya de Skikda, n'a pas encore livré tous ses secrets; néanmoins, conscient de la gravité de l'affaire, le département des affaires religieuses et des waqfs s'est constitué partie civile, apprend-on de source juridique. Une information confirmée par le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs lui-même sur les ondes de la Radio nationale. Mettant en garde contre l'influence spirituelle de cette organisation, qui n'a aucune légitimité ni dans la religion ni dans le Saint- Coran, Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses et des Waqfs a appelé le peuple algérien, la frange de la jeunesse notamment, à plus de vigilance, et surtout ne pas se laisser prendre au piège des croyances endoctrinantes, visant à apporter atteinte à l'unité de l'Algérie. Par ailleurs, et selon les mêmes sources, l'enquête préliminaire a révélé, parmi le groupe appartenant à la secte El Ahmadia, l'adhésion de jeunes étudiants et agriculteurs. Le lobby spirituel de cette organisation s'adresse essentiellement aux couches vulnérables de la société, ce qui explique la discrétion de son activité, a expliqué notre source. Par ailleurs, il est à signaler que depuis l'annonce de l'arrestation des membres de la secte El Ahmadia, les Annabis ne parlent que de cette affaire. Les uns se demandent quelle est son origine, les autres sa nature; entre les uns et les autres, il y a la conscience d'un «takhlat» religieux. Toutes les analyses se sont canalisées vers la volonté de nuire à la stabilité de l'Algérie. Comme rapporté par un groupe de jeunes attablés sur une terrasse du Cours de la Révolution «cela sent le parfum du 'takhlat religieux'', importé de l'extérieur. Nous savons tous que le prophète Mohamed (Qsssl), est le dernier des prophètes. Et personne ne peut dire le contraire, car cela est dit dans le livre sacré», nous dira Nadir, étudiant en génie civil à l'université d'Annaba. Les interrogations et les exclamations marquant les visages de ses camarades, renseignent sur la portée de ce phénomène étrange et nouveau dans la société. D'autres personnes questionnées sur la question, l'assimilent au mouvement chiite. Des idées qualifiées non seulement d'étranges, mais surtout déstabilisantes des croyances musulmanes. «Nous, les Algériens, on est né depuis la nuit des temps avec la foi en Dieu et son prophète Mohamed (Qsssl), et on mourra avec cette croyance», dira Ammi Soltane retraité de la poste, rencontré sur les bancs du Cours de la Révolution. Rappelons que la secte d'El Ahmadia dont l'activité s'étend à plusieurs communes de la wilaya de Skikda et même aux wilayas du pays, a été démantelée la semaine écoulée. Une opération survenue sur la base d'informations parvenues aux services de sécurité de la wilaya de Skikda, faisant état de suspicions d'activité discrète dans une villa louée par un individu louche dans la commune de Salah Bouchaour. Les investigations engagées se sont soldées par la découverte d'une personne qui a loué ladite villa, activant discrètement pour le compte de la secte El Ahmadia. Arrêté sur place, l'individu était en possession de prospectus publicitaires sur cette secte qui tire ses racines de l'Inde, et une copie du Saint-Coran avec des modifications dans le contenu. Au total, elles sont 20 personnes interpellées à travers plusieurs communes et localités de la wilaya de Skikda. Par ailleurs, et dans un contexte similaire, les éléments de la gendarmerie de la wilaya de Guelma, ont arrêté durant la semaine en cours, un homme âgé de 32 ans, organisant une campagne d'évangélisation, dans la commune de Bouaâti, wilaya de Guelma, apprend-on de source sécuritaire. Originaire de la wilaya de Skikda, le prévenu était en possession de prospectus sur le christianisme, destinés à la distribution au sein des populations de Bouaâti entre autres, selon notre source. Au moment où nous mettons sous presse, l'individu fait l'objet d'un interrogatoire, effectué par les éléments de la gendarmerie, pour tenter de remonter à la sources de la publication des prospectus, ainsi qu'aux commanditaires de ce phénomène, devaient ajouter nos sources. Il faut dire que le «takhlat» religieux en Algérie, notamment dans la région Est du pays, Skikda en l'occurrence, commence à faire parler de lui. Une situation suscitant moult interrogations dont, entre autres: l'Algérie est-elle la cible d'une campagne mondiale de déstabilisation religieuse? Une situation et plusieurs questions, auxquelles seuls les services de sécurité, en charge des deux affaires, celle de la secte d'El Ahmadia de Skikda et la campagne d'évangélisation à Bouaâti, dont les auteurs sont comme par hasard tous de la wilaya de Skikda, pourront mettre à nu les zones d'ombre d'un phénomène aux dessous vraisemblablement politico-déstabilisateurs pour le pays.