Les participants au colloque international sur ''les zaouïas et écoles coraniques, entre défis actuels et enjeux d'avenir'', ouvert mercredi à Illizi, ont mis en exergue le rôle important joué par les zaouïas (confréries) et écoles coraniques dans la préservation de l'identité du peuple algérien durant la période coloniale. Dans son exposé intitulé ''les zaouïas, mission réformiste et culturelle dans la société algérienne : la Zaouïa d'Ain Nekrouf comme modèle'', M. Dahmani Djamel Eddine, de l'université de Sidi Bel-Abbès, a souligné ''l'échec des diverses tentatives coloniales, en combattant les lieux de culte, d'aliéner le peuple algérien et d'effacer son identité''. Le conférencier a affirmé, à la lumière de l'étude du cas du défunt ''Mesbah Layachi'', cheikh de la zaouïa d'Ain Nekrouf, que ''cette zaouïa, consciente des dangers de l'évangélisation menée par la France coloniale, a assumé une mission importante dans la dynamisation des actions réformisteet culturelle dans la région''. M. Bensaad Mohamed Saïd, de l'université de Laghouat, a mis en exergue, dans un exposé sur ''les Katatib et écoles coraniques dans l'Ahaggar'', la mission de l'école coranique ''Cheikh Ahmed Salama'', fondée par Cheikh Touhami El Hinouni, issu de la région d'Aoulef (Touat), dans la protection du peuple algérien des dangers d'aliénation par l'enseignement du saint coran, de la Sira (conduite du prophète QSSSL) et la propagation des valeurs et préceptes de l'Islam. L'orateur a, en outre, évoqué le rôle et la contribution de la zaouïa ''Moulay El-Kayem'' au quartier de Sersouf (Tamanrasset), dans la lutte contre les différentes formes de déformation et de dénaturation de son message cultuel et culturel, menées par la France coloniale dans la région. ''L'influence des écoles coraniques sur l'identité culturelle africaine'' est le titre de la communication du directeur du centre de recherches arabes du Nigeria, Dr. Khodr Abdelbaki Mohamed, qui a mis en valeur la contribution des zaouïas et écoles coraniques dans le rayonnement des sciences et du savoir, à la faveur de l'enseignement du Coran aux enfants dans les villages et hameaux africains, avant de rallier les écoles d'enseignement général. M. Brahim Badjes du centre du Roi Fayçal à Djeddah (Arabie Saoudite), a relevé de son côté que ''les zaouïas qui ont subi de fortes pressions coloniales, avec pour objectif de d'etouffer la langue arabe, ont manifesté une grande résistance, notamment dans les zones Amazighes, ciblées par les tentatives françaises de les éloigner de la langue coranique. Evoquant la mission des zaouïas dans la préservation du rite Malékite au Maghreb Arabe, M. Brahim Badjes a rappelé, dans ce cadre, le redéploiement des confréries dans les pays arabes. Cette rencontre de deux jours vise, entre-autres objectifs, la valorisation de la place qu'occupent les zaouïas et écoles coraniques et leur mission dans la préservation des constantes et composantes de l'identité nationale durant la période coloniale, a indiqué le directeur des affaires religieuses et des Waqfs de la wilaya d'Illizi, M. Abdelkader Bakhou. Initiée par la direction des affaires religieuses et des wakfs de la wilaya, avec le concours du laboratoire de manuscrits algériens dans l'Afrique de l'Ouest, relevant de l'université africaine ''Ahmed Draia'' d'Adrar, cette rencontre se déroule avec la participation de spécialistes en sciences religieuses, et de chercheurs issus d'universités algériennes, arabes et africaines.