Brouilleurs dans les salles d'examens, sécurisation du site électronique de l'Office national des examens et des concours (Onec), préparation de sujets de réserve sont parmi les mesures phares annoncées par la ministre de l'Education devant les membres du Sénat. Le bac algérien retrouvera-t-il sa crédibilité en 2017? C'est en tout cas le défi de la ministre de l'Education nationale en «verrouillant» au maximum les épreuves de cet examen national. C'est dans ce sens qu'un plan anti-fraude digne des films d'espionnage a été décidé par Nouria Benghebrit. Elle en a donné, jeudi dernier, un avant-goût aux membres du Conseil de la nation. «Il a entre autres été décidé la sécurisation du site électronique de l'Onec et des sujets du baccalauréat, outre la garantie de sujets de réserve aux centres d'examen pour parer à tout imprévu et leur équipement en brouilleurs», a indiqué la ministre qui a adapté la surveillance au développement technologique. D'ailleurs, elle souligne la nécessaire prise de mesures techniques pour s'adapter aux développements survenus dans les technologies d'information et de communication (TIC) et faire face à ces phénomènes. «La lutte contre la fraude doit se faire en coordination avec les départements ministériels concernés dont le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales», a-t-elle soutenu. Par ailleurs, la ministre a précisé que son département maintiendrait, en dépit des mesures à prendre dans l'avenir, les mesures de prévention habituelles dont les campagnes de sensibilisation au profit des candidats et leurs parents sur l'utilisation des TIC pour la fraude lors des examens. Il faut rappeler que ces dernières années, l'examen du bac a été objet de fraude massive. Cela a commencé il y a deux ans avec une fraude massive des candidats. Ils avaient usé et abusé de tous les moyens. Ils ont développé des méthodes de triche en informatisant, copiant et scannant les cours. Ils ont organisé des fraudes collectives. Le ministère avait promis en 2015 que des mesures coercitives seraient prises à partir de 2016. Néanmoins, le scandale était encore plus gros avec des sujets qui ont fuité. Une grande partie des examens a même dû être refaite. La situation a failli dégénérer n'était-ce l'intervention des hautes autorités et de l'armée qui a participé à l'organisation de la deuxième session. C'était un crime contre nos lycéens qui avait pour but de faire tomber la ministre et ses réformes qui dérangent. La machination n'a pas pris, le bac a été refait dans de bonnes conditions et les réformes sont en cours. D'ailleurs, Nouria Benghebrit a rappelé qu' à partir de cette année, il sera procédé à la réduction du nombre des jours d'examen, décision approuvée à l'unanimité, sachant que les autres propositions seront examinées en Conseil des ministres. Parmi les autres propositions qui seront appliquées de façon progressive jusqu'en 2021, elle a cité la prise en compte de toutes les matières, le maintien des coefficients des matières et le calcul de la moyenne au baccalauréat en tenant compte de l'évaluation continue. Benghebrit a souligné que son ministère avait tenu, tout au long de l'année, une série de réunions avec ses partenaires sociaux pour examiner ce dossier, dont l'organisation début juillet d'un atelier de travail regroupant des experts et des chercheurs qui ont présenté leurs avis sur les différentes propositions, notamment celle suscitée approuvée à l'unanimité par les partenaires sociaux. «Nous avons relevé durant ces dernières années quelques répercussions négatives du système d'examens qui n'est plus adapté aux développements en cours, notamment le baccalauréat, institué il y a un demi siècle», a-t-elle expliqué en mettant l'accent sur la nécessité de la mise en place d'une stratégie visant à promouvoir le dispositif d'évaluation national, notamment pour le baccalauréat.