Qui a dit que l'école algérienne n'était pas sinistrée? Quand on sollicite la logique, le rationnel et la réflexion, l'élève algérien cale. Une étude scientifique pertinente, menée sur un échantillon de près de 500.000 erreurs tirées des copies d'examen de 5ème année et du BEM au niveau de neuf wilayas pilotes du pays a abouti à des résultats catastrophiques et confirme que l'école algérienne va mal, même très mal. Quand on sollicite la logique, le rationnel et la réflexion, l'élève algérien cale. La preuve: l'étude menée par le ministère de l'Education dont les résultats présentés, hier, par le conseiller auprès de la ministre de l'Education nationale, chargé de la pédagogie, Farid Benramdane, démontrent que les notes obtenues par les élèves dans les matières scientifiques, notamment les mathématiques, ne dépassent pas la moyenne de 8,40/20, «seuls 24% d'élèves obtiennent la moyenne en mathématiques, 25% pour la langue arabe et 16% pour la langue française». M.Benramdane constate que les résultats pour les matières fondamentales: les mathématiques, les langues arabe et française sont «décevants». Tandis que les résultats obtenus dans l'éducation islamique et l'éducation civique où l'élève fait appel au parcoeurisme et à la mémorisation, sont très élevés allant de 12 à 14/20, une maladie dont souffre l'école algérienne depuis de longues années. Selon ce dernier, le rendement du système éducatif «pose problème», en dépit des taux «appréciables» des réussites aux examens de fin d'année. tout en mettant l'accent sur la nécessité d'une amélioration pour hisser le niveau des élèves qui demeure médiocre, notamment dans les filières scientifiques et techniques comme en témoignent les résultats obtenus par les élèves. Selon cette étude, «sur les 95% qui réussissent aux examens de 5ème, 25% échouent à la première année moyenne», ajoutant que «sur les 66% d'élèves qui réussissent à l'examen du BEM, 15% doublent». En effet, le redoublement est une réalité accablante et inquiétante dont le ministère de l'Education nationale à travers son conseiller pédagogique, a reconnu la gravité de la situation. La tutelle a reconnu publiquement l'inefficacité du système éducatif adopté depuis plusieurs années, la résolution de l'équation de la qualité de la formation à l'école demeure toujours d'actualité. Ce haut responsable au ministère de l'Education a adopté un discours sans langue de bois en livrant les quatre vérités marquant l'école algérienne qui souffre du syndrome de la médiocrité. Pour ce dernier, avant la question du comment améliorer le résultat scolaire des élèves prime sur la question de l'amélioration du niveau scolaire dispensé aux élèves au sein de l'école. Pour rappel, le ministère de l'Education a expliqué la raison de la faiblesse des résultats des élèves par les problèmes vécus par le secteur depuis des années, de la surcharge des classes et du programme, ce qui a forcé les élèves à courir derrière les cours supplémentaires qui ne sont d'ailleurs pas une solution. Aujourd'hui, un haut responsable du ministère de l'Education révèle un autre problème lié à l'inefficacité du système éducatif dans la remédiation de la problématique de la qualité de la formation. Enfin, la faillite du système éducatif n'est plus un secret pour personne. Ministère de l'Education, enseignants, parents d'élèves constatent chaque jour l'état de délabrement de l'école algérienne, et l'incapacité des élèves à réfléchir, leur totale allergie aux activités et leur analphabétisme profond. Une situation chaotique dont tous les acteurs de la famille de l'éducation assument leur part de responsabilité, à commencer par le ministère de l'Education, les enseignants, jusqu'aux parents d'élèves démissionnaires de leur rôle d'accompagnateurs de leur enfant pour qui l'école n'est qu'une garderie d'enfants.