Un agenda très chargé pour le secrétaire général du FLN Sachant que le parti a beaucoup souffert de l'absence permanente de l'ancien secrétaire général Amar Saâdani, ce qui a permis à son rival le RND de gagner du terrain, l'actuel SG tente de rattraper le coup en redonnant sa place et sa parole à la première force politique du pays. Il veut redorer le blason du FLN. Le nouveau secrétaire général du parti s'emploie pleinement à donner une nouvelle impulsion au parti. Une semaine après sa désignation à la tête du parti, Djamel Ould Abbès affiche un agenda chargé. Rencontre avec les anciens cadres et des militants, reprise de contact avec les représentations diplomatiques à Alger et cérémonie d'hommage à l'occasion du 62e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale. Le nouveau patron du FLN est pressé d'imprégner sa méthode de travail et rompre avec le style version Saâdani. Afin de remettre la machine FLN au-devant de la scène politique, il s'investit dans toutes les activités. Ould Abbès reçoit aujourd'hui, au siège du parti, l'ambassadeur de la Chine. Demain, il procédera à la baptisation du siège du parti au nom des six chefs historiques. Il faut reconnaître que l'ancien ministre de la Santé affiche un intérêt particulier pour les symboles de la Révolution. Au lendemain de sa nomination, l'ancien ministre s'est rendu à Raïs Hamidou où s'était réuni le Comité des Six historiques. Ce geste est loin d'être inopiné. Bien au contraire, Ould Abbès entend prouver par là que le FLN veille toujours sur la sauvegarde de la mémoire et qu'il reste fidèle aux martyrs. La direction du parti a même rendu public un long communiqué à la veille de la célébration du 1er Novembre où elle est revenue sur sa revendication légitime. «Le FLN est toujours attaché à l'exigence légitime des excuses de la France pour les crimes coloniaux perpétrés à l'encontre du peuple algérien», a indiqué le communiqué. Des pratiques avec lesquelles le parti a rompu du temps de l'ancien secrétaire général, Amar Saâdani. Ainsi, Ould Abbès marque un point positif en relançant cette revendication qui a été remise au placard ces dernières années, et qui reste chère à la famille révolutionnaire. Le nouveau patron du FLN s'engage sur tous les fronts. Il entend recadrer les affaires et les priorités du parti en s'écartant des déclarations incendiaires. C'est pourquoi il multiplie ses sorties médiatiques. Sachant que le parti a beaucoup souffert de l'absence permanente de l'ancien secrétaire général Amar Saâdani, ce qui a permis à son rival le RND de gagner du terrain, l'actuel SG tente de rattraper le coup en redonnant sa place et sa parole à la première force politique du pays. Pour cela, il n'épargne aucun effort. Bien au contraire, le sénateur du tiers présidentiel semble bien déterminé à effacer l'image d'un FLN mou et inerte qui ne colle pas à l'actualité et à l'évolution de la conjoncture politique, économique et sociale du pays. Avec Ould Abbès, le FLN tourne définitivement la page. Dès sa nomination, il a annoncé la couleur en étalant en public ses priorités et ses objectifs et sa disposition à ouvrir les portes pour rassembler toute la famille FLN. Pour cela, il ne traîne pas les pieds. «Le secrétaire général a reçu plusieurs anciens cadres et militants du parti ces jours-ci», nous confie Rachid Assas, membre du bureau politique chargé de l'adhésion. Dimanche dernier, il a reçu une délégation du mouvement de redressement qui représente l'aile de Abderrahmane Belayat. Pour ne pas se noyer dans les différends, le patron du parti a mis les points sur les «I» dès le départ en refusant le chantage. «Ceux qui veulent coopérer pour la réunification des rangs du parti sont les bienvenus, mais sans condition préalable», a-t-il déclaré, un message clair à l'adresse des redresseurs. Ce n'est pas tout. Connaissant parfaitement les entrailles du parti et les calculs restreints des uns et des autres, le doyen du comité central a clarifié les choses une bonne fois pour toutes en criant à qui veut l'entendre qu'il restera à la tête du parti jusqu'à la fin du mandat, à savoir 2020. En balayant le doute, Ould Abbès s'est épargné un véritable casse-tête pour se consacrer à la réunification du parti et à la préparation des prochaines échéances électorales. En opposant un niet à tout changement des structures ou assainissement des cadres, le nouveau patron a gagné davantage de temps. Ould Abbès qui a convoqué les ministres, parlementaires et les mouhafedhs du parti à un conclave ce samedi à l'hôtel El Aurassi va recadrer les choses en dictant les orientations et les instructions à suivre au niveau de la base.